"A 18 mois, il ne répondait pas à son prénom, il ne disait ni papa ni maman": les écrans le matin, nuisibles au langage des enfants
La télé, la tablette, le téléphone et les consoles de jeu. Regarder des écrans peut être à l'origine de troubles de l'expression, de l'allocution, de l'attention. Et surtout, l'étude publiée par Santé Publique France montre que consommer des écrans le matin, avant l'école, et sans jamais en discuter avec les parents multiplie par 6 l'apparition de ces troubles du langage.
Les écrans peuvent être utiles pour les plus grands, mais l'exposition aux écrans avant 3 ans est vivement déconseillée par les professionnels. Car c'est l'âge où se forme le langage et des compétences essentielles pour le développement.
"On pensait que c’était bien, qu’il allait apprendre des choses"
Les parents, souvent, ne se doutent pas des risques très graves qu'encourent leurs jeunes enfants devant la télé, le téléphone ou la tablette.
Dans le cabinet de l'orthophoniste, Souaïl est en train de jouer, Le petit de 3 ans et demi ne sait toujours pas faire de phrases. Conséquence des longues heures passés devant des écrans dès les premiers mois de sa vie. Aujourd’hui, sa mère Neïma regrette.
"On le mettait sur la tablette pour l’occuper si je faisais le ménage ou la cuisine. On pensait que c’était bien, qu’il allait apprendre des choses. Après, il réclamait, il réclamait. A 18 mois, j’ai vu qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas: il ne parlait pas, il ne répondait pas à son prénom, il était dans sa bulle et ne disait pas papa ou maman".
C'est l’électrochoc. Il y a un an, Neïma éteint tous les écrans et fait plus jouer son fils sur les conseils de l'orthophoniste, Elsa Job-Pigeard: "Là il regarde sa maman sans avoir peur. Il y a encore peut-être trois ou quatre mois, il n’en était pas du tout là. C’est comme un poison, quand on l’enlève ça va mieux".
"Le cerveau d’un bébé ne tire aucun profit d’une comptine débitée sur une tablette"
La spécialiste s'inquiète, elle observe de plus en plus de troubles du langage chez ses petits patients collés aux écrans qui, elle insiste, épuisent les enfants et ralentissent leur développement.
"Une difficulté par exemple à lire, à écrire, à compter, soit, pas de langage du tout. Le cerveau d’un bébé ne tire aucun profit d’une comptine débitée sur une tablette. Parce que ce qui compte dans une comptine ce ne sont pas juste les mots, c’est le regard qu’on échange. Les parents ont vraiment besoin d’être éclairés sur la question".
L'orthophoniste propose de réguler par la loi les contenus des vidéos destinées aux moins de 3 ans pour aider les parents à mieux protéger la santé de leurs enfants.