RMC

"À Roissy, aucun contrôle, pas une prise de température": libéré du paquebot le Westerman, un couple de retraités français obligé de rester confiné à cause du coronavirus

La semaine dernière 1200 personnes ont été autorisées à débarquer du paquebot. Cependant quelques heures après une passagère américaine qui avait quitté le navire a été diagnostiquée porteuse du virus.

Alors que la barre des 2000 morts a été franchie en Chine dans l'épidémie de coronavirus et 74.000 personnes contaminées, l'OMS se veut rassurante: hors de la province centrale du Hubei, épicentre de l'épidémie, la maladie "touche une très petite proportion de la population", avec un taux de mortalité d'environ 2%.

Conséquence, les mesures doivent être "proportionnées", explique l'OMS, pas besoin de suspendre l'ensemble des croisières dans le monde. Même si le paquebot Diamond Princess, reste le principal foyer de contamination hors de Chine. Un autre paquebot le Westerdam a lui autorisé la semaine dernière 1200 voyageurs à débarquer au Cambodge. Sauf que quelques heures après avoir quitté le paquebot, une passagère américaine a été diagnostiquée avec le virus.

Résultat, l'opérateur du navire américain cherche à retrouver la trace des voyageurs. Parmi les touristes libérés, la semaine dernière, un couple de retraités Français qui ne doit plus quitter son domicile. C’est par un coup de fil du ministère de la Santé, samedi dernier, que Jean-Pierre et son épouse ont reçu pour consigne de rester chez eux. Tout a commencé à bord du Westerdam, début février, lors d’une escale à Taïwan. 

"Un bateau est venu s’accoster près de nous, en ayant à bord un cas de coronavirus. À partir de là, nous étions bloqués sur notre bateau puisqu’il y avait un soupçon de virus", explique Jean-Pierre.

Aucun port n’accepte d’accueillir le paquebot qui tourne près de 12 jours en mer de Chine. Aucune mesure n’est prise pour lutter contre la propagation du virus à bord, où le temps est long : "On n’a manqué de rien. Par contre, il n’y avait pas d’escale, donc il fallait trouver de quoi occuper le temps", indique-t-il. 

980 personnes confinées à bord du paquebot

Jeudi dernier, 1200 des 1433 passagers du Westerdam sont finalement autorisés à débarquer au Cambodge et rentrent chez eux. Personne ne s’inquiète de la santé de Jean-Pierre et de son épouse. 

"Pas de contrôle, rien, on est monté dans l’avion, on est arrivé à Phnom-Penh. Là, il y avait quelques contrôles quand même, par contre, à l’arrivée à Roissy, aucun contrôle, pas une prise de température. On s’est dit, bon, ben tout va bien !", réagit l’homme. 

Le couple prend désormais sa température deux fois par jour en attendant la fin de la période d’incubation, pendant que sur le Westerdam, 233 passagers et 747 membres d’équipage restent confinés.

Olivier Chantereau avec Guillaume Descours