Accumulation de congés payés des salariés au chômage partiel: une bombe à retardement?
C’est la bombe à retardement de cette fin d’année. En pleine crise sanitaire, le gouvernement s’attaque à la question des congés payés. Car même en chômage partiel les salariés continuent d'acquérir 2 jours et demi de congés par mois, congés qui devront être pris d'ici fin mai. Et c'est sans compter les salariés moins gourmands en vacances avec les successions de couvre-feu et de confinement qui accumulent des jours de repos.
C’est un véritable casse-tête car les entreprises expliquent qu’elles n’ont pas la trésorerie nécessaire pour les financer. Les discussions ce vendredi au ministère du Travail autour de la ministre Elisabeth Borne s’annoncent donc très animées.
"Je n’ai pas les moyens de payer les CP, la trésorerie est au plus bas", témoigne un restaurateur
Une situation qui met en danger certaines entreprises. Propriétaire de 4 restaurants à Toulouse qui emploient 136 salariés, Benjamin Serra a sorti sa calculette, les congés payés ont un coût pour lui, environ 350.000 euros :
"En janvier, je devrai 1.700 jours de congés qui ont été cumulés juste pendant le chômage partiel, juste pendant la période de confinement. Je n’ai pas les moyens, la trésorerie est au plus bas. Et on ne va pas pouvoir non plus les donner ces congés payés puisque quand il va y avoir la réouverture, on va avoir besoin du personnel"
"Le risque, c’est d’avoir fait tout cela pour rien"
Très clairement, "le règlement des congés payés est synonyme de bombe à retardement pour les entreprises", insiste Samuel Cette, le président régional de la CPME Occitanie :
"Avec le chômage partiel, on a protégé et sauvé les entreprises en prenant en charge leurs salaires. Dès lors qu’on rajoute des congés payés, on remet en question cette protection et on les met dans une position de payer des montants qu’ils ne sont pas en capacité à payer. Le risque, c’est d’avoir fait tout cela pour rien."
La confédération demande donc au gouvernement de s’engager une nouvelle fois de manière à financer les congés payés.