Acouphènes: comprendre ce symptôme qui touche près d’un Français sur dix

Près de 10 % des Français souffrent d’acouphènes. Un sifflement, un bourdonnement, parfois un cliquetis… Des sons que personne d’autre n’entend. Jacques, un auditeur, nous a écrit pour comprendre d’où ça vient et comment vivre avec. RMC fait le point.
C’est quoi, un acouphène?
Un acouphène, ce n’est pas une maladie, mais un symptôme. Il se manifeste par un bruit perçu dans une oreille ou dans la tête sans qu’aucune source extérieure ne l’explique. Cela peut ressembler à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement, ou même un cliquetis.
Le phénomène peut être temporaire ou chronique. Le docteur Aurel Guedj explique: "C’est un peu comme si votre cerveau, privé de stimulation auditive, tournait le bouton de la radio pour compenser. Et ça crée des interférences."
D’où viennent les acouphènes?
Les causes sont multiples:
- La perte d’audition liée à l’âge (presbyacousie) ou à un traumatisme sonore (concert, casque trop fort, explosion). D’ailleurs, 75 % des DJ en souffriraient.
- Certaines maladies de l’oreille interne, comme la maladie de Ménière.
- Des médicaments peuvent aussi provoquer des acouphènes : certains antibiotiques, anti-inflammatoires ou traitements de chimiothérapie.
- Enfin, le stress, l’anxiété et la fatigue peuvent aggraver la perception du bruit.
Peut-on les traiter?
Il n’existe pas de traitement miracle pour faire disparaître un acouphène, mais plusieurs solutions permettent de mieux vivre avec. D’abord, traiter la cause sous-jacente quand elle est identifiée. Ensuite, des thérapies sonores peuvent aider à "distraire" le cerveau: bruits de pluie, de vagues, de vent ou chants d’oiseaux.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) aide aussi à apprivoiser le phénomène et à réduire la gêne ressentie. Enfin, adopter de bonnes habitudes de vie: protéger ses oreilles, limiter le café, le tabac et l’alcool, pratiquer une activité physique régulière, et dormir la tête légèrement surélevée.
Apprendre à vivre avec
Même si les acouphènes ne disparaissent pas toujours, il est tout à fait possible de réduire leur impact au quotidien. Beaucoup de patients voient leur gêne diminuer nettement grâce à ces prises en charge. En résumé: comprendre son acouphène, c’est déjà reprendre le contrôle.