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Alimentation: existe-t-il un risque de pénuries à cause du confinement?

"Il n'y a pas de pénurie", affirme Christiane Lambert, présidente de la FNSEA sur RMC, malgré les problèmes de logistique qui touche les points de vente et le manque de main d'oeuvre pour les fruits et légumes de saison.

Depuis le début de la crise sanitaire, les supermarchés et autres magasins alimentaires sont sous tension. Les Français font des stocks et certains rayons sont vides, en particulier ceux des produits secs. "Il faut vraiment comprendre que cette absence de produits n'est pas liée à un problème de production, mais que c'est vraiment un problème logistique", affirme Rodolphe Bonnasse, spécialiste de la grande distribution, sur l'antenne de RMC.

Cela s'explique aussi par le report de la consommation alimentaire, les cantines scolaires et les restaurants étant fermés alors qu'ils représentent plusieurs dizaines de millions de repas distribués chaque jour, mais aussi par le confinement: "Les Français vont faire leurs courses au point le plus près, donc les magasins les plus petits, donc ceux qui sont le plus difficile à alimenter, c'est la raison pour laquelle parfois vous n'avez pas votre marque de yaourts préférés".

Un "miracle permanent" pour les agriculteurs

Pour Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et invitée jeudi soir de RMC Mobilisation Générale, la situation actuelle relève néanmoins du "miracle permanent".

"Il n'y a pas de pénurie, parce qu'on a la chance d'avoir une agriculture extrêmement diversifiée. Pour l'instant, ça fonctionne", assure-t-elle. Néanmoins, de l'inquiétude existe pour les fruits et légumes de saison. La faute à un manque de main d'oeuvre, en particulier d'origine étrangère, pour effectuer les récoltes. "On manque de bras pour aller chercher les cerises, par exemple", affirme Rodolphe Bonnasse.

"La FNSEA a lancé une plateforme qui s'appelle «Des bras pour ton assiette», où chacun peut s'inscrire pour venir travailler dans les exploitations pour ces travaux de récolte, ajoute Christiane Lambert. Nous avons besoin de 200.000 personnes. 230.000 se sont inscrites. Tous ne viendront peut-être pas et il faut s'organiser correctement avec le confinement. Nous avons pris toutes les dispositions pour accueillir dans de bonnes conditions, avec des contrats de travail, les gestes barrières et des mesures de prévention préconisées par notre organisme de sécurité sociale".

Julien Absalon