Allergies: avec la douceur, les pollens ont 15 jours d’avance

Avec la douceur de ces derniers jours, le sud de la France connaît un épisode de forte concentration de pollens à l’origine d’un risque allergique que le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qualifie de "très élevé". Une arrivée en avance commentée ce mardi sur RMC par Farid Marmouz, allergologue à Paris et conseiller pour l’association Asthmes et Allergies.

En raison de l'arrivée précoce du printemps, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a listé 25 végétaux producteurs de pollens susceptibles de déclencher des allergies. Parmi les arbres, cyprès et bouleau arrivent en tête, devant l'aulne, le frêne et le chêne, puis le noisetier, le saule, le platane, le charme, le tilleul et l'olivier. Plus précisément, cette semaine, le risque d'allergies est moyen sur la majeure partie du pays mais très élevé dans le sud de la France (pollens de cyprès) selon les prévisions du Réseau national de surveillance aérobiologique valables jusqu'au 17 mars.

Pollens de cyprès : risque d'allergie élevé dans le Sud de la #France https://t.co/1E9g6N6PXI pic.twitter.com/R86K8Y4Jpw
— Pourquoidocteur (@Pourquoidocteur) 11 mars 2017

"S'il continue à faire aussi doux, avec une alternance de soleil et de petites pluies, on va avoir bientôt les pollens de bouleau qui sont les plus emblématiques et parmi les plus agressifs en région parisienne et dans le nord de la Loire", indique sur RMC Farid Marmouz, allergologue à Paris et conseiller pour l’association Asthmes et Allergies.

De plus en plus d'allergiques

En France, environ 30% de la population adulte et 20% des enfants sont allergiques au pollen, selon les chiffres 2015 de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). On constate également une explosion du nombre d'allergiques: on est passé de 5% à 30% de personnes allergiques en 30 ans. "Nous sommes de plus en plus sensibles à toutes les allergies, sachant que le pollen est le premier allergène, analyse l'allergologue. Les allergies du printemps sont des allergies de masse et perturbent énormément la qualité de vie des patients".

"Des études prospectives pensent que la situation va aller en s'aggravant, avance encore Farid Marmouz. Une des explications à cette plus grande vulnérabilité serait notre mode de vie avec le développement de l'air conditionné qui renforcerait les allergies aux acariens, aux moisissures ou aux poils d'animaux. Par rapport aux allergènes extérieurs, l'allergie aux pollens a augmenté en raison de la diversité des plantations et la pollution".

M.R avec Jean-Jacques Bourdin