Allergique, je redoute l'arrivée du printemps, j'ai donc tout le temps mes médicaments sur moi

Avec la douceur de ces derniers jours, les pollens ont 15 jours d'avance - AFP
Hermine, 23 ans, étudiante en Sciences Politiques, à Paris, souffre d'allergies:
"Mes allergies ont commencé lorsque j'étais enfant. Au fur et à mesure mes parents se sont rendus compte que je ne supportais pas d'être dans certains lieux. Mes yeux commençaient à pleurer, j'éternuais… Bref, les symptômes classiques des allergies. Je suis donc allée faire des tests chez des allergologues qui en ont conclu que j'étais allergique à pas mal de choses: aux acariens, aux poils de chat, à la poussière et aux pollens. Un joli cocktail. On a donc mis en place des traitements à suivre, surtout à l'arrivée du printemps.
"Une crise peut se déclencher à tout moment"
Il y a aussi plein de petites choses quotidiennes à respecter assez contraignantes, surtout quand on est enfant. Par exemple, quand mes parents déjeunaient dehors l'été, je ne pouvais pas sortir parce que je ne supportais pas d'être dehors. Je fuyais aussi les animaux pour éviter d'éternuer tout le temps. De même, c'était compliqué d'aller chez ma grand-mère en raison de la poussière. Au quotidien, ce n'était donc pas forcément toujours aisé. J'ai donc tout le temps mes médicaments sur moi, surtout au printemps quand les pollens sortent. Une crise peut en effet se déclencher à tout moment.
Mais, depuis une petite dizaine d'années, je ne suis plus allergique qu'aux pollens. Pour les poils de chat, ça s'est fait naturellement car ma mère adore les chats et du coup il y en a toujours eu chez moi. En effet, à force d'être en contact avec l'allergène, le corps finit parfois par se désensibiliser naturellement. Pour les allergies aux acariens et à la poussière, je me suis fait désensibiliser. Ce qui a été assez long et pénible. Au total, j'en ai fait trois. Les deux premières se faisaient par piqûres. Au début, une fois par semaine, puis une fois toutes les deux semaines, ensuite toutes les trois semaines… Ce qui est assez contraignant parce qu'aller chez le médecin toutes les semaines, à la longue c'est pénible.
"On a les yeux qui pleurent, le nez qui pique, la gorge qui gonfle un peu"
Pour la dernière désensibilisation, j'ai pris des gouttes, à mettre sous la langue. Donc, là, ça allait. Et les résultats sont positifs puisque je ne suis plus allergique à la poussière et aux acariens. Seuls les pollens continuent de me résister. D'ailleurs, pour la première fois, je vais être à Paris pendant l'été donc j'appréhende un peu à cause de la pollution. Avant, je vivais à Nantes, avec les campagnes alentours, quand les pollens sortent c'est plutôt violent pour une allergique comme moi. On se réveille avec les yeux très rouges, gonflés, qui pleurent toute la journée… Les collyres aident mais on est quand même bien gêné. Après, il y a aussi le nez qui pique, la gorge qui gonfle un peu, du coup la toux qui va avec… Tout ça fait qu'on est fatigué, qu'on a mal à la tête, qu'on n'est pas trop performant dans ce qu'on entreprend. A tel point, qu'il m'est déjà arrivée de manquer des heures de cours, des journées de stages ou autres.
Chaque année, je redoute un peu l'arrivée du printemps parce que je sais que je vais être gênée. Je profite quand même du beau temps mais il y a vraiment des moments désagréables, notamment les pics de pollens en avril-mai. Pour autant, je ne m'en plains pas car je sais que pour certains c'est encore plus violent, que ces allergies sont accompagnées de crise d'asthme et autres problèmes respiratoires ou pulmonaires."