RMC

Allocations handicap: "C'est humiliant de devoir prouver tous les cinq ans que je suis paraplégique"

Les sénateurs votent ce mercredi une proposition de loi pour améliorer l'accès à une prestation liée au handicap. Les demandes administratives sont lourdes, et parfois difficiles à vivre pour les personnes en situation de handicap

Les sénateurs votent aujourd'hui une proposition de loi pour améliorer l'accès à une prestation liée au handicap en deuxième lecture. Il s'agit de la Prestation de Compensation au Handicap (PCH) versée par les départements. Une aide pour financer l'emploi d'une auxiliaire de vie, l'aménagement de son domicile, de son véhicule, l'achat d'un nouveau fauteuil.

Environ 350.000 personnes bénéficient actuellement de cette prestation selon Alain Milon, président de la commission des Affaires sociales au Sénat. Une démarche très lourde puisqu'il faut renouveler sa demande tous les 3, 4 ou 5 ans selon les bénéficiaires. Les délais d'instruction des dossiers sont très longs selon les associations, jusqu'à 18 mois.

Le texte examiné au Sénat propose de supprimer ces renouvellements réguliers pour créer une sorte de "droit à vie" concernant cette prestation.

Les demandes administratives sont donc lourdes, et parfois difficiles à vivre pour les personnes en situation de handicap. Béatrice, par exemple, paraplégique depuis 26 ans, touche tous les mois 100€ pour acheter des produits d'hygiène liés à son handicap pas pris en charge par la sécurité sociale.

"C'est épuisant. Je rêve d'avoir ce droit à vie car c'est vraiment très très lourd"

Et pourtant, tous les 5 ans, elle est obligée de prouver qu'elle est paraplégique à vie pour maintenir le versement de cette prestation de compensation du handicap.

"Déjà, c'est humiliant. Ce n'est pas un choix d'être en situation de handicap. C'est une bataille constante pour faire face à nos besoins. Je dois refaire mon dossier et reprouver que j'ai vraiment besoin de tel ou tel produit. C'est épuisant. Je rêve d'avoir ce droit à vie car c'est vraiment très très lourd."

"Cette loi n'est qu'un début"

La proposition de loi de Philippe Mouiller devrait régler cette "aberration" dit l'élu, même si ce n'est pas suffisant reconnait le sénateur Les Républicains :

"Cette loi n'est qu'un début. Il y a un certain nombre de prestations qui ne sont pas prises en charge comme les situations de handicap psychiques. Ca ce sont des choses exclues qu'il va falloir intégrer."

Le sénateur regrette également que les montants pris en charge par la prestation PCH pour les fauteuils ou les aides à domicile n'aient pas été mis à jour depuis près de 15 ans.

Nicolas Traino (avec J.A.)