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"Apocalypse des files d'attente": sur RMC, Aéroports de Paris appelle le gouvernement à assouplir les conditions d'entrée en France

DOCUMENT RMC - Les professionnels redoutent un grand embouteillage cet été dans les aéroports avec des flux de passagers revenant en nombre qui risquent d'être étranglés par les contrôles mis en place depuis le début de la pandémie.

Contrôles aux frontières, contrôles des tests PCR, de la provenance, des motifs impérieux... Et si vous ajoutez à cela le temps d'attente à l'aéroport en raison de l'épidémie de Covid-19, devrait encore augmenter avec le retour des passagers. Il a d'ailleurs déjà doublé dans les aéroports entre 2019 et 2021, passant d'1h30 à 3h00 en moyenne, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata).

Alors les voyageurs s'organisent: "Ils demandent au moins 4 fois le test PCR, à plusieurs entrées, il faut prévoir 2h30, 3h, c'est une question d'organisation", assure Romain au micro de RMC.

Robin, lui, rentre de Kiev, mais il a bien failli rater son avion, à cause de cette attente: "Il y avait 10 personnes devant moi, j'ai mis trois heures à passer ces 10 personnes. Au final, j'ai sauté une barrière parce qu'ils bloquaient les personnes en disant que les autres ne pourraient pas passer. Les gens devenaient un peu hystériques".

"Il faut fluidifier le trafic"

Une tension des passagers qui pourrait se déporter sur les salariés des aéroports: "Quelque soit votre responsabilité ou votre métier dans l'aéroport, les gens vous interpellent quand ils voient votre badge", explique Daniel Bertone, secrétaire général de la CGT Aéroport de Paris, qui demande des mesures rapides. 

"Il faut fluidifier le trafic. On rouvre des terminaux, il faut accélérer la séquence d'ouverture. On peut aussi embaucher du personnel pour l'accueil. Plus on va accélérer le passage là où il y a le contrôle, mieux ce sera".

Pour garder des salariés motivés, les syndicats demandent l'arrêt du plan social en cours, qui prévoit baisse de salaire et 700 départs non remplacés.

"Pour les Français qui partent en vacances, pas besoin d’arriver en avance"

Mais du côté de la direction d'Aéroports de Paris, on déplore "des contraintes sanitaires imposées par le gouvernement et très difficiles à gérer" et on s'en réfère au ministre de l'Intérieur à qui l'on demande de lever les contrôles sur les vols entre les pays de l'espace Schengen. 

Sur RMC, le PDG d'Aéroports de Paris dit ainsi craindre une "apocalypse de temps d'attente pour les passagers".

"Il faut que Gérald Darmanin accepte de ne plus faire de contrôle systématique des vols Schengen. Depuis 2015 il n'y avait plus de contrôle des vols Schengen mais ils ont été rétablis au début du Covid-19. Il me semble que ces contrôles ne sont pas compatibles avec une gestion fluide des personnes", assure ce mardi sur RMC Augustin de Romanet, le PDG d'Aéroports de Paris.

Il estime également que l'absence de tests pour les personnes vaccinées en provenance de pays orange permettrait de limiter les files d'attente, qu'il qualifie d'"insupportables".

"Je me battrai jusqu’au bout pour éviter ces files d’attente, tout en respectant les mesures sanitaires", assure Augustin de Romanet, qui estime cependant impossible de s'en débarrasser concernant les pays rouges. Mais il se veut rassurant: "Pour les Français qui partent en vacances, pas besoin d’arriver en avance", conclu-t-il. 

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Rémi Ink (avec Guillaume Dussourt)