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Aux Restos du coeur, près de 20% de bénéficiaires en plus par rapport à la normale

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Le confinement est pour certains particulièrement difficile, notamment pour les populations les plus précaires. Nombreux sont ceux qui ont perdu leur travail, et qui se retrouvent désormais dans une situation économique très compliquée.

Le confinement est pour certains particulièrement difficile, notamment pour les populations les plus précaires. Nombreux sont ceux qui ont perdu leur travail, et qui se retrouvent désormais dans une situation économique très compliquée. Avec parfois des familles à nourrir.

Aux Restos du cœur, l’afflux de nouvelles familles est considérable. Selon l’association, il y aurait environ 20% de nouveaux bénéficiaires en plus par rapport à d’habitude dans toute la France. Et 25% dans le Val d'Oise.

Un phénomène exacerbé en banlieue parisienne, dans des départements et des villes où la pauvreté est sur-représentée. Des maires tirent la sonnette d'alarme comme le maire de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein, mardi, dans Le Monde, qui demande des politiques plus ambitieuses.

"J'ai toujours travaillé mais là c'est la crise. Je n'ai plus de revenus"

Dans le Val-d’Oise à Argenteuil, devant le centre des restos du cœur, la queue prévue pour les nouvelles inscription est longue. Sarah, 33 ans, est maman depuis deux mois et demi. Jamais elle n'aurait imaginé frapper à la porte des Restos du cœur.

"Jamais de la vie. Je n'ai jamais été dans aucune association. J'ai toujours travaillé mais là c'est la crise. Je n'ai plus de revenus. Si on reste comme ça, ce n'est pas possible."

Elle devait reprendre son travail dans l’hôtellerie au début du mois d’avril, mais, coronavirus oblige, elle n’a pas été réembauchée. Alors comme de nombreux bénéficiaires elle vient chercher des couches et du lait pour son bébé, mais aussi à manger.

Une pauvreté dans la durée?

Ce qui inquiète Jean Michel Baér, président des restos du cœur du Val-d’Oise, c’est que cette pauvreté s’inscrive dans la durée.

"Est-ce qu'il y aura une reprise économique ? Est-ce que les gens qui ont été paupérisés retrouveront une source de revenus ? Mais si c'est très long à revenir à la normale je pense qu'il faut qu'on se prépare un bout de temps à avoir un surcroît de membres."

L’association a élargi ses critères d’inscription.. pour permettre au plus grand nombre de bénéficier de cette aide alimentaire. »

Mahauld Becker-Granier et Jean-Baptiste Bourgeon