"C’est anxiogène, on se pose toujours la question de comment ça va": les familles des personnes résidant en Ehpad inquiètent face à l'épidémie de Covid-19

De nombreuses familles dont les proches sont placés sont inquiètes. C’est le cas de Dominique. Son père, dont la santé est fragile, réside en maison de retraite depuis plus d’un an.

La situation dans les EHPAD est préoccupante des dizaines de morts sont à déplorer dans plusieurs maisons de retraite en France. 16 morts dans un établissement en Haute-Marne, 20 dans un autre à Cornimont dans les Vosges. Le Coronavirus touche particulièrement les personnes âgées. Selon le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, "les décès à l'hôpital ne représentent qu'une faible part de la mortalité" liée au coronavirus.

Pour prendre des nouvelles de son père, âgé de 90 ans, Dominique est obligée de téléphoner aux soignants. Depuis trois semaines, les visites sont interdites.

“Il faut savoir que la dernière fois que j’ai vu mon père, c’était à travers la vitre de la porte d’entrée de l’EHPAD. On avait le sentiment d'être dans un parloir de prison”, confie très émue, Dominique.

Cette distance imposée est difficile à vivre. “C’est anxiogène dans le sens où on se pose toujours la question de comment ça va. Mais il ne faut surtout pas qu’il se sente oublié”, explique-t-elle. Mais le plus dur, c’est l’inquiétude de voir le coronavirus pénétrer dans l’établissement où réside son père.“Je crois qu’ils font partis encore d’un des seuls établissements qui n’a pas encore de cas de Covid-19. C’est un château de cartes tout ça est très fragile. S’il y a une carte qui tombe, toutes les cartes tombent derrière. Ca fait froid dans le dos”, indique-t-elle.

Des mesures de confinements prises rapidement

Cet établissement a mis en place le confinement avant les consignes nationales. Le personnel est équipé de masques, de gants, et de surblouses. Hélène Trnavac, qui dirige cet Ephad, essaye de limiter au maximum le risque de contamination.

“Nous avons commencé à isoler les résidents par étage afin que si, malheureusement, un jour un résident est affecté, ou un agent, savoir dans quel secteur se trouvaient l’agent et le résident. Chaque soir, quand nous nous disons qu’il n’y a pas encore de cas confirmé, c’est un jour de gagné. On ne se demande pas si nous allons avoir des cas au sein de l’établissement, mais jusqu’à quand nous allons pouvoir le repousser”, explique-t-elle. 

Pour rassurer les familles, cet Ehpad partage photos et vidéos sur une page Facebook. Et elle propose désormais des appels via Skype avec les résidents.

Marie Monier et Caroline Philippe avec Guillaume Descours