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"C'est infantilisant": le port du masque systématique en entreprise fait déjà grincer des dents

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Le port du masque obligatoire en entreprise doit être effectif dès septembre. Mais certaines société demandent d'ores et déjà des dérogations.

Pour lutter contre l'épidémie de coronavirus alors qu'un quart des foyers de contamination sont situés en entreprises, la ministre du Travail rend le port du masque obligatoire en entreprise. À partir du 1er septembre, l'employeur devra fournir des masques à tous ses employés, masque à porter en permanence sur le lieu de travail.

Mais cette obligation n'est pas la bienvenue partout comme dans cette entreprise d'intérim parisienne où les 70 salariés sont répartis dans différents Open Space: "Toutes les bonnes mesures ont été prises et pour preuve depuis que l'on est rentrés le 11 mai aucun cas de Covid-19 n'a été détecté. Je pense qu'il faut continuer d'en appeler à la responsabilité et l'intelligence de chacun. Porter le masque juste pour porter le masque ne sera pas très utilie à mon sens", juge Arnaud qui gère les compte client chez Qapa et qui comme les autres employés, n’est pas masqué.

"C'est prendre les chefs d'entreprise pour des idiots"

À la tête de l’entreprise Stéphanie Delestres regrette une décision qu’elle juge exagérée: "J'ai trouvé cette mesure infantilisante. Je ne la comprends pas. C'est d'abord prendre les chefs d'entreprise pour des idiots. On est tous des personnes extrêmement responsables et mon rôle dans tous les cas ce n'est pas de faire la police, c'est d'assurer la sécurité et la santé de nos collaborateurs et ils savent à quel point c'est important pour nous". Malgré tout elle se conformera évidement a la loi.

La mesure interpelle aussi Lydia Saouli, membre du bureau national du FSU-SNU TEFE à l’inspection du travail. Le syndicat déplore le manque d’information sur son rôle dans cette mesure: "Nous espérons qu'on ne nous demandera pas, comme à l'époque des amendes tabac, de mettre des amendes aux salariés. On ne peut pas être derrière toutes les entreprises, on n'est pas assez nombreux", prévient-elle. 

Si un salarié refuse de porter son masque il s'exposera à des sanctions disciplinaires. Selon le ministère du Travail, 268 clusters sont actuellement recensés dont 60 d'entre eux dans le milieu professionnel alors que 40 sont toujours actifs. Plusieurs secteurs sont plus particulièrement touchés : l'agro-alimentaire, les services, les commerces et l'industrie.

Bettina de Guglielmo (avec Guillaume Dussourt)