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"C'est souvent les mêmes": faut-il lutter plus efficacement contre les arrêts-maladie abusifs?

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Pour lutter contre les arrêts-maladie abusifs, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau veut permettre aux employeurs de contrôler plus efficacement leur salarié en arrêt de travail.

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau veut lutter contre les arrêts-maladie abusifs. Car la hausse des arrêts de travail n'est pas "soutenable" pour le budget de la sécurité sociale a-t-il averti ce lundi, appelant à la "responsabilité collective", des patients, des médecins et des employeurs.

Le ministre veut également "plus de contrôles" et "aller plus vite", déplorant qu'il soit si difficile aujourd'hui pour un employeur de contrôler les arrêts-maladie suspects. "J'ai beaucoup d'arrêts-maladie le samedi, comme par hasard", témoigne ce mardi sur RMC et RMC Story Sébastien, responsable dans la grande distribution en Loire-Atlantique.

"J'ai deux personnes qui devaient revenir de vacances samedi et qui m'ont envoyé un arrêt de travail le vendredi. Ce sont souvent les mêmes qui sont en arrêt. Ils demandent un jour de repos une semaine avant, on dit non parce que c'est impossible et comme par hasard ils sont malades ce jour-là. Et la moitié de ces arrêts sont distribués en téléconsultation", témoigne-t-il.
GG, set et match : Faut-il durcir les conditions pour les arrêts maladie ? - 29/08
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"Hors de question que les médecins réfrènent leurs pratiques"

La chasse aux arrêts-maladie abusifs énerve dans le camp des médecins. "Il est hors de question que nous changions nos pratiques", peste sur le plateau des "Grandes Gueules" le médecin généraliste Jérôme Marty.

"On dit qu’il faut durcir les arrêts-maladie mais il est hors de question que les médecins réfrènent leurs pratiques. Il est hors de question que lorsqu’ils voient un patient en face d’eux, les médecins voient un inducteur de dépenses ou un responsable d’une éventuelle pénalisation les concernant", ajoute le praticien.

"Médecin, c'est certainement la profession la plus surveillée, on est surveillé pour chaque acte", assure Jérôme Marty.

"Les abus sont avérés", rétorque le restaurateur Stéphane Manigold qui évoque 24% des travailleurs français ayant reconnu avoir pris un arrêt de travail sans être réellement malade, pour un surcoût de 4 milliards d'euros. "Les abus, c'est à combattre. Un parachute social, ce n'est pas fait pour glandouiller mais protéger celles et ceux qui en ont besoin", ajoute-t-il. En 2022, le coût des arrêts-maladie a augmenté de 7,9 %.

G.D.