"Ca vous permet de vivre et on ne met personne en danger": arrêtée en état d'ivresse, Julie a installé un éthylotest antidémarrage dans sa voiture
Anti-démarrage. Les préfets peuvent désormais autoriser partout en France l'installation d'un éthylotest antidémarrage en alternative à une suspension de permis, a annoncé mardi la Sécurité routière.
Cette mesure, annoncée en janvier 2018 lors d'un Conseil interministériel de sécurité routière, est généralisée "après une préfiguration réussie dans sept départements (Drôme, Finistère, La Réunion, Loiret, Manche, Nord et Vendée)", explique la Sécurité routière dans un communiqué.
Concrètement, ce dispositif, un ethylotest couplé au circuit d'alimentation du véhicule dans lequel le conducteur doit souffler pour pouvoir démarrer, concerne les personnes interceptées avec une alcoolémie relevant du tribunal correctionnel (supérieure à 0,8 g/l de sang) et qui ne sont pas en état de récidive alcoolique. Au lieu de voir son permis suspendu, le contrevenant pourra être autorisé, par décision préfectorale, à continuer à conduire des véhicules équipés, que ce soit le sien ou un autre véhicule (d'entreprise par exemple).
"Je me suis demandée comment j'avais pu en arriver là"
C'est le cas pour Julie, qui s'est confiée sur RMC. A la sortie d'un restaurant, fin d'année 2018, la jeune femme est arrêtée par la gendarmerie. Avec 1,83 grammes d'alcool par litre de sang.
"Ils m'ont d'ailleurs fait souffler dans l'appareil quatre fois, parce qu'ils n'en revenaient pas. Mais c'était pourtant ça. J'ai eu peur. Je me suis demandée comment j'avais pu en arriver là" confie-t-elle.
Kiné à domicile, Julie parcourt 150 km par jour. Sans voiture, elle ne peut pas travailler. Elle demande donc à la justice de l'autoriser à installer un etylostest antidémarrage sur son véhicule. Depuis 6 mois, ce boitier contrôle chaque jour son alcoolémie:
"On allume le contact, on souffle une première fois. Il faut aspirer après, pour être sûr qu'on ne gonfle pas un ballon par exemple. Dès qu'on passe la seconde ou la troisième, l'appareil peut nous signaler de s'arrêter, d'éteindre le moteur et de refaire le test. Pour être sûr qu'on ne fait pas souffler quelqu'un d'autre" présente la jeune femme sur RMC.
1300 euros d'installation
Selon elle, c'est le seul moyen d'empêcher quelqu'un conduire ivre: "Je trouve ça génial. Ca vous permet de continuer à conduire, à bouger, à vivre. Et on ne met personne en danger".
L'installation (1.300 euros environ ou location de 100 euros par mois) est à la charge du contrevenant. Pour éviter toute récidive, la jeune femme est contrainte de garder le système 5 ans sur sa voiture.
En 2017, 1.035 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route impliquant un conducteur au-dessus des seuils autorisés. L'alcoolémie représentait 20,8% des délits routiers.