RMC
Santé

Cancer du sein: comment le texte adopté à l'Assemblée va améliorer la prise en charge des soins

placeholder video
Remboursement intégral ou encadrement des dépassements d'honoraires, financement de soins psychologiques... Le texte visant à améliorer la prise en charge des soins pour les femmes atteintes d'un cancer du sein a été adopté mardi à l'Assemblée nationale.

Les députés ont approuvé à l'unanimité mardi soir une loi visant à améliorer la prise en charge des soins liés au cancer du sein afin d'atténuer le reste à charge souvent élevé des patientes. Cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes, il place nombre d'entre elles dans une situation financière fragile, avec un reste à charge souvent élevé et de nombreux soins annexes non-remboursés.

"Moi j'ai eu le cas d'une femme qui m'a dit: 'Je préfère nourrir mes enfants que de prendre soin de moi'", souligne auprès de RMC Sandrine Mouchet, directrice de la rédaction Rose magazine éditions, qui s'adresse aux femmes touchées par tous types de cancers.

"En dehors des traitements lourds de chirurgie, il y a quand même beaucoup d'à-côtés qui ne sont pas atténiables pour des femmes qui, au cours de la maldie, vont perdre en pouvoir financier et pouvoir d'achat."

1.400 € de reste à charge en moyenne

Avec un reste à charge de "1.400 euros en moyenne", les patientes "les plus précaires renoncent aux soins ou produits non pris en charge ou insuffisamment remboursés qui s'avèrent trop onéreux", selon le rapporteur du texte à l'Assemblée, le député communiste Yannick Monnet.

Ainsi, ce "texte répond aux attentes très concrètes de 700.000 femmes qui vivent avec le cancer (du sein) et pour elles, qui sont dans l'urgence, cette loi constitue une réelle avancée", selon le député qui a salué une "mobilisation transpartisane" pour adopter un texte de "compromis".

Le texte, voté dans les mêmes termes qu'au Sénat, va désormais pouvoir entrer en vigueur. Initialement portée par Fabien Roussel, cette proposition de loi communiste avait été adoptée à l'Assemblée en mai, avant que le Sénat, dominé par une alliance de la droite et du centre, ne la modifie, puis la vote fin octobre, également à l'unanimité.

Prothèses, tatouage médical, soutiens-gorge adaptés...

Le texte vise une prise en charge intégrale du renouvellement des prothèses mammaires, du tatouage médical de l'aréole et du mamelon ou de soutiens-gorge adaptés. Un forfait spécifique, dont le montant doit être arrêté par décret, doit aussi permettre l'achat de produits prescrits par les médecins, mais qui ne sont aujourd'hui pas remboursés, comme l'achat de crèmes contre les sécheresses, ou encore de vernis pour prévenir la chute des ongles induite par les traitements.

Une autre enveloppe permettant de financer des soins psychologiques, des séances de nutrition ou des séances d'activités physiques a été acté pour les malades en cours de traitement.

Estelle Denis donne rendez-vous aux auditeurs de RMC et téléspectateurs de RMC Story pour son talk-show d’opinions et de débats. Toujours accompagnée de Fred Hermel, Emmanuelle Dancourt, Périco Legasse, Estelle Denis et sa bande s’invitent à la table des Français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. « Estelle Midi », c’est de l’actu, des débats, des coups de gueule, des coups de cœurs, des infos et un zapping des meilleurs moments entendus sur RMC.
On n'arrête pas le progrès : Octobre rose, des innovations pour mieux lutter contre le cancer du sein - 14/10
4:22

Encadrement des dépassements d'honoraires

C'est aussi un encadrement des dépassements d'honoraires des médecins qui pratiquent les reconstructions mammaires après une mastectomie qui a été acté. Le niveau du plafond sera négocié dans la convention médicale entre l'assurance maladie et les médecins.

Pour Yannick Monnet, il s'agit "d'une avancée majeure" puisque les dépassements d'honoraires représentent le premier poste dans le reste à charge. Et alors que 15% des femmes renoncent à cette chirurgie de réparation pour des raisons financières.

"Oui, nous aurions peut-être pu aller plus loin", a concédé Yannick Monnet, mais il faut permettre une "application rapide" de mesures "très attendues par les associations" de lutte contre le cancer du sein.

Romain Houg avec AFP