François Bayrou à Pau plutôt qu'à Mayotte: "C'est totalement indécent" selon Fabien Roussel

Alors que Mayotte a été ravagé par le cyclone Chido et que l'archipel manque de tout en attendant les secours, le nouveau Premier ministre François Bayrou s'est rendu en jet à Pau dont il est toujours maire pour présider le conseil municipal, relançant le débat sur le cumul des mandats.
Un choix "indécent" pour Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF dont l'ex-belle-famille est mahoraise. "C'est totalement indécent", s'offusque-t-il ce mardi RMC et BFMTV.
Fabien Roussel veut mettre le "cumul des mandales" à l'ordre du jour
"Il devrait être à Mayotte. C'est indécent de parler de cumul des mandats alors qu'on enterre des enfants, habitants à Mayotte. Moi, c'est le cumul des mandales que je vais mettre à l'ordre du jour!", ajoute-t-il très remonté, alors que François Bayrou a annoncé son souhait de revenir sur le non-cumul des mandats, même si en tant que Premier ministre il n'est pas directement concerné.
"Je me demande s'il mesure bien la gravité de la situation", poursuit Fabien Roussel. "Des centaines de milliers de Mahorais sont dans le dénuement le plus complet depuis quatre jours. Ils manquent de vivres, de nourriture. Même les secours qui arrivent sur place manquent de vivre", ajoute-t-il.
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Appel à l'aide internationale
Dans ces conditions, Fabien Roussel assure avoir appelé directement le président de la République Emmanuel Macron pour mettre en place des mesures d'urgence et demander l'aide internationale: "Il faut avoir le courage de faire appel à l'aide internationale, aux ONG qui savant monter les campements qu'il faut en urgence pour accueillir ceux qui sont dehors".
"Je n'ose pas imaginer que par péché d'orgueil, la France ne ferait pas appel à l'aide internationale. Pourtant, c'est normal, l'Union européenne elle-même a l'habitude d'intervenir et d'accompagner", ajoute le secrétaire national du PCF.
"Où sont les gens?"
"Ma crainte, c'est que par orgueil, nous ne faisions pas appel à des ONG et des structures qui ont l'habitude de ce type de catastrophe. On veut gérer tout tout seul. Il faut avoir l'humilité de se dire que face à une telle catastrophe que nous ne connaissons pas", poursuit-t-il.
"Chaque heure qui passe est une heure de trop", insiste Fabien Roussel, évoquant 90% des habitations détruites sur une île qui compte 320.000 habitants officiellement. "Sur place, ce que l'on entend le plus, c'est 'où sont les gens?'. Ils sont sous les amas de taule, les manguiers qui se sont effondrés, et d'autres se sont réfugiés dans la forêt de peur d'être attrapés par la police", poursuit-il.
Un premier bilan officiel provisoire fait état de 21 morts à l'hôpital et le préfet local a mis sur pied une "mission de recherche des morts". Mais les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts, voire même "quelques milliers", dans le département le plus pauvre de France.