Cette ambulance "anti-AVC" pourrait sauver de nombreuses vies

Une révolution médicale? En France, 140.000 personnes par an sont victimes d’un AVC et 30.000 en meurent chaque année. Et on sait que dans ces cas-là, c'est une course contre la montre pour sauver la vie de la personne et éviter au maximum les nombreuses séquelles: plus la prise en charge est rapide, plus elles vont être limitées.
L’idéal serait de pouvoir prendre en charge le patient avant qu’il n’arrive à l’hôpital. C’est le principe de cette ambulance scanner qui vient d’être mise en service. C’est une première en France. Le terme technique, c’est une "unité neurovasculaire mobile".
De l’extérieur, ça ressemble à une ambulance normale, mais qui va être appelée en urgence quand il y a une suspicion d’AVC. A l’intérieur, c’est un laboratoire médical embarqué, qu’on va pouvoir utiliser pendant le trajet vers les urgences : un scanner miniaturisé (normalement ça prend beaucoup de place !) qui permet de poser un diagnostic très rapidement. On va pouvoir détecter s’il y a obstruction d’une artère ou bien hémorragie, deux causes d’AVC qui ne nécessite pas du tout le même traitement, et commencer directement le traitement adapté, directement dans l’ambulance (injecter une substance qui permet de dissoudre un caillot par exemple).
On estime que chaque minute gagnée correspond à deux millions de neurones sauvés et deux jours de vie en bonne santé gagnés. Evidemment la tech ne fait pas tout, dans l’ambulance il y a un médecin urgentiste neurologue, un manipulateur, un ambulancier. Bref, c’est une mini unité neurologique hospitalière, mais directement dans l’ambulance.
Un certain prix
Chaque ambulance coûte tout de même 1 million d’euros. Pour l’instant, cette première ambulance/scanner fait office d’expérimentation. Le groupe hospitalier Paris psychiatrie et neurosciences et l’AP-HP veulent prouver que cette innovation peut permettre de réduire le handicap à long terme en prenant en charge le plus rapidement possible les patients.
Mais c’est assez symptomatique de toutes les innovations qu’on est en train de voir dans le domaine des ambulances high-tech, avec à chaque fois l’enjeu de ce qu’on appelle, dans les urgences, la "golden hour", l’heure d’or après un accident, pendant laquelle chaque seconde qui passe réduit l’espérance de vie de manière significative.
Ca ne s’arrête pas aux AVC. Au Royaume-Uni, ou encore en Corée, on teste des ambulances complètement connectées en 5G, qui vont permettre qu’un patient soit pris en charge par un médecin avant même qu’il n’arrive à l’hôpital. Le médecin est à l’hôpital, devant un écran, où il va recevoir en temps réel des images hautes définition du patient qui est transporté et il va pouvoir guider les ambulanciers, les aides-soignants en cas d’urgence vitale.
On va pouvoir réaliser des examens médicaux directement dans l’ambulance, envoyer ces images médicales -très lourdes- en temps réel vers l’hôpital, qui peut établir un premier diagnostic. Des lunettes connectées aussi, qui permettent à un médecin, à distance, de voir le patient comme s’il était devant lui, par les yeux d’un infirmier ou d’un ambulancier ou qui peut même, grâce à des gants connectés, guider à distance les gestes des aides-soignants.
Comment arriver plus vite à l'hôpital?
Prendre en charge le patient rapidement c’est une chose, mais faire en sorte qu’il arrive le plus rapidement possible à l’hôpital c’est encore mieux. Et là aussi on commence à voir des innovations très intéressantes.
En Inde par exemple, on teste des signalisations intelligentes. Des feux de signalisation équipés de capteurs sonores capables de reconnaître la sirène d’une ambulance ou d’un véhicule de pompier à plus de 100m de distance. Et qui va du coup se mettre au vert et forcer tous les autres feux à passer au rouge, histoire de laisser la priorité aux véhicules d’urgence aux intersections.
En clair : quand un véhicule a une sirène, tous les feux passent automatiquement au vert à son approche. Un gain de temps extrêmement précieux !