Changement d'heure cette nuit : "Une moins bonne santé physique et mentale", prévient ce médecin

C'est l'éternelle question en ce fin de mois de mars, quand survient le changement d'heure: "On gagne ou on perd une heure de sommeil?" Dans la nuit de samedi à dimanche, à 2h, il sera 3h. Ce qui signifie donc que la nuit sera... écourtée d'une heure.
Alors, si certains râlent ici et là de leur précieux temps de sommeil raboté, la plupart sont souvent heureux de ce changement d'heure. La raison? Le soleil se couche désormais plus tard, après 20h. Ce qui est associé au début du printemps, des beaux jours et l'arrivée ensuite de l'été.
Davantage de crises cardiaques et d'AVC
Mais ce changement d'heure est-il réélement une bonne nouvelle? Pour le professeur Pierre-Alexis Geoffroy, ce changement est pourtant bien pire que celui d'hiver. "On se décale de 2h avec l'heure solaire et il est souvent associé à une moins bonne santé physique et mentale", explique-t-il d'emblée au micro de RMC, dans la Matinale Week-end.
"On le sait, il y a plus d'accidents cardiovasculaires, d'AVC, d'accidents de la route, de somnolence etc", énumère le professionnel de santé. Ces derniers sont la conséquence d'un "stress sur l'organisme", provoqué par ce changement d'heure.
"On fait un jet lag d'une heure, c'est violent et brutal", affirme Pierre-Alexis Geoffroy
L'UE devait abandonner le changement d'heure
Ce dernier plaide tout simplement pour l'abandon du passage à l'heure d'été. "Il ne faudrait plus changer d'heure et se caler sur l'heure d'hiver", explique-t-il. Pour rappel, la Commission européenne avait proposé une nouvelle directive mettant fin aux changements d'heure saisonniers dans l'Union européenne. Un projet finalement abandonné et mis au placard à cause de la crise sanitaire du Covid-19.
En attendant, le changement d'heure persiste. Il existe quelques moyens afin de ne pas trop le subir violemment: "Il faut se préparer à chaque privation de sommeil. Il faut arriver en bonne santé, en ayant gardé un rythme de sommeil régulier, respecter son rythme de sommeil et avancer son heure de couché les jours précédents", fait savoir le professeur.
Même si Pierre-Alexis Geoffroy le concède, tous les corps ne réagissent pas de la même façon : "Les gens du soir vont être plus en difficulté que les autres", selon lui, tout comme les "personnes qui souffrent d'une maladie chronique comme le diabète, d'hypertension ou de maladie mentale".
Pour beaucoup, cette exposition prolongée à la lumière affecte de manière positive leur moral. A contrario, beaucoup disent ressentir de manière négative les courtes journées de l'hiver, lorsqu'il fait nuit dès 17h30, actant de fait de manière très précoce la journée.
Qui dit ensoleillement plus tardif dit vie sociale prolongée. Les terrasses de cafés et restaurants en profitent par ailleurs, et les commerçants confirment la hausse de la fréquentation de leur établissement.
Si Pierre-Alexis Geoffroy comprend les raisons qui poussent les Français à préferer l'heure d'été, il le répète : "Les chronobiologistes se battent pour l'heure d'hiver".