Châteauroux: le maire invite à éviter les urgences de la ville et renvoie vers d'autres hôpitaux

Le maire de Châteauroux tire la sonnette d’alarme sur les conditions d’accueil aux urgences. L’édile de l’Indre appelle ses administrés à éviter l'hôpital de la ville et les invite à préférer d'autres établissements.
Dans une lettre à l'ARS (Agence régionale de santé), Gil Avérous, le maire (ex-LR) de Châteauroux, alerte sur l'état des urgences de la ville et notamment les conditions d'accueil. "Nous croulons sous les plaintes de patients, mécontents des conditions d'accueil et de traitement de leurs proches, allant jusqu'à nous affirmer que des patients n'ont pas mangé pendant deux jours", déplore l'élu.
"Nous donnons consigne aux agents municipaux de déconseiller fortement à nos habitants de se rendre aux urgences de l’hôpital de Châteauroux et de privilégier l’hôpital d’Issoudun", ajoute Gil Avérous.
Ainsi, les patients se voient renvoyés vers l'hôpital d'Issoudun à une trentaine de kilomètres de Châteauroux, mais aussi parfois vers l'hôpital de Limoges, à 122 kilomètres de la préfecture de l'Indre.
"Les mots sont durs", reconnaît l'élu sur X (anciennement Twitter), "mais ils sont à la hauteur des messages et des lettres que vous m'envoyez régulièrement", assure Gil Avérous à ses administrés.
"Le problème, c'est le manque de personnel"
Depuis son alerte, il l'assure, les choses bougent. L'ARS, qui s'est rendue sur place, a publié trois pages de préconisations, notamment pour fluidifier le parcours des patients aux urgences.
"Si on ne rue pas dans les brancards, il ne se passe rien et l'administration ne se bouge pas et ce maire l'a compris", juge ce mercredi sur le plateau des Grandes Gueules Olivier Truchot. "L'ARS, c'est du personnel administratif dans une tour d'ivoire qui ne connaît pas les problèmes", peste de son côté l'agriculteur Didier Giraud.
Mais le message du maire passe mal du côté des soignants. "Le problème, ce n'est pas les urgences où l'attente est horrible pour tout le monde. Le problème, c'est le manque de personnel", assure, sur RMC et RMC Story, Hassan, infirmier libéral et ancien salarié d'hôpitaux. "Il y a aussi des gens qui se pointent aux urgences pour rien du tout, comme il y a de moins en moins de médecins de ville et de centres de santé", explique ce soignant.