Coqueluche: pourquoi la France connaît sa pire épidémie depuis 25 ans

La pire épidémie en 25 ans: la France connaît une recrudescence importante des cas de coqueluche. Avec plus de 130.000 cas depuis le début de l’année, 35 décès dont 22 enfants, souvent très jeunes. Santé Publique France recense les cas et alerte sur une circulation importante de l’infection. La coqueluche, vous la reconnaissez à la toux qu’elle provoque. Des quintes interminables. Une toux qui suit une phase de "nez qui coule" éventuellement accompagnée d’une fièvre faible. La maladie est très contagieuse, facile à transmettre. C’est une maladie respiratoire, due à une bactérie qui se transmet par les airs. Alors évidemment, il y a de quoi devenir parano… Ce voisin de bureau qui tousse un peu fort, ça fait combien de temps que ça dure? On appelle aussi la coqueluche "toux des 100 jours". Le malade va tousser fort, et longtemps… Sans traitement: plusieurs semaines, voire mois. Et c’est franchement pénible.
C’est une maladie contagieuse, mais est-ce que c’est grave, la coqueluche? Pour un adulte en bonne santé, pas forcément, même si elle peut entraîner des complications. La coqueluche est beaucoup plus dangereuse sur un public fragile, âgé par exemple. Et les nourrissons surtout. Avec une toux typique, si on peut rassurer, que les pédiatres savent reconnaître. "Chez le petit enfant, comme on est suffisamment alerté depuis quelques mois, les symptômes sont assez typiques. Ce sont des quintes de toux, avec des reprises inspiratoires bruyantes. Généralement, à l’oreille, on arrive déjà à évoquer la coqueluche et donc à faire le test pour confirmer le diagnostic", explique Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie, sur BFMTV.
La vaccination des tout petits est obligatoire, avec deux rappels dans la première année, puis deux autres avant l’adolescence. On n’est jamais immunisé à vie et très probablement, la bactérie est transmise aux petits par des adultes. Les experts préconisent la vaccination des futures mamans pour préserver le nourrisson à naître d’une transmission, bien sûr, avant qu’il ne soit vacciné lui-même. Mais aussi parce que la mère peut transmettre des anticorps à l’enfant pendant la grossesse.
Une recrudescence en lien avec le Covid
Comment explique-t-on cette flambée européenne des cas de coqueluche? Pour arriver à la pire épidémie en un quart de siècle, il y a plusieurs facteurs. Il y a un lien avec le Covid, mais la pandémie joue surtout sur le timing. Il y a des recrudescences régulières de la coqueluche, tous les trois à cinq ans. Mais la période Covid a modifié ces cycles: les gestes barrières mais surtout les périodes de confinement ont ralenti la circulation de la bactérie, et probablement fait baisser l’immunité générale de la population… Puisque la population moins fragile l’a moins eue, elle était moins immunisée. Quand la coqueluche s’est remise à circuler, elle s’est trouvée sur une autoroute.
Mais l’épidémie actuelle serait aussi plus virulente, pour deux raisons. D’après des chercheurs de l’Institut Pasteur, qui ont séquencé la bactérie qui circule en ce moment, on retrouve deux protéines qui augmentent la virulence de la maladie. Des protéines particulièrement visées par les vaccins. Deuxième raison: la coqueluche actuelle serait plus résistante aux antibiotiques que l’on donne pour traiter les nouveaux cas. C’est encore un argument pour la vaccination.
On espère prochainement, peut-être en 2026, un vaccin à spray nasal. Ce dernier pourrait permettre à l’organisme de se débarrasser de la bactérie rapidement, tout en mimant l’infection naturelle. Plus confortable, mais aussi moins à risque d’effets secondaires qu’une injection intra musculaire classique.