RMC

Coronavirus: "Il n'y a pas de raison d’avoir peur", assure le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses

Spécialiste des maladies infectieuses, le professeur Didier Raoult tient à rassurer les habitants des Bouches-du-Rhône alors que plusieurs centaines de Français ont été rapatriés de Wuhan ce week-end.

Un second vol de rapatriés de Wuhan a atterri dimanche à Istres dans les Bouches-du-Rhône. Plusieurs des rapatriés qui présentaient des symptômes du coronavirus ont été testés négativement, avant d'être envoyé à l'École nationale des officiers de sapeurs-pompiers (Ensosp) à Aix-en-Provence, où une partie d'entre eux doit rester 14 jours en quarantaine.

Le reste des rapatriés a été transféré à Carry-le-Rouet rejoignant d'autres Français revenus de Wuhan vendredi. L'arrivée de ces rapatriés est vue d'un mauvais œil par certains habitants des Bouches-du-Rhône. Pour autant, la menace serait presque nulle: "Il n’y a pas de raison d’avoir peur", assure ce lundi sur RMC Didier Raoult, professeur de microbiologie, directeur de l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection de Marseille et spécialiste des maladies infectieuses.

Et le professeur l'assure: toutes les conditions d'accueil sont réunies notamment à l'hôpital de Marseille où il officie, en première ligne pour gérer la question des des Français rapatriés de Wuhan: "On a de bonnes conditions d’hospitalisation dans notre hôpital construit pour répondre aux crises sanitaires en maladie infectieuses qui se succèdent et continueront à se succéder qu’elles soient réelles ou craintes".

360 morts

"On a testé tous les gens sur place et aucun n’est positif. C’est un problème important en Chine mais en France il est marginal. Globalement pour l’instant l’avenir est imprévisible mais il y a plus de danger à attraper la grippe. Il y a dix virus respiratoires qui circulent en France et tuent une dizaine de milliers de personnes. Bien entendu il faut faire face aux menaces nouvelles mais celles-ci sont toujours à l’état de menaces", ajoute Didier Raoult.

"La réalité des causes de mort ou d’infection n’est absolument pas celle qui est diffusée ou qui fait l’objet d’une épidémie médiatique (…) La panique a de conséquences c’est pour ça qu’il est difficile d’évaluer les mesures prises mais elles peuvent aider à rassurer la population", précise le médecin alors que les autorités chinoises ont limité les déplacements et construit un hôpital dédié en un temps record.

Pour l'instant, 360 personnes sont mortes en raison de l'épidémie du coronavirus, dépassant le nombre de décès dus à l'épidémie de Sras en 2002-2003.

Guillaume Dussourt