Coronavirus: le gouvernement envisage de réduire la durée d'isolement des "cas contacts"
Après un week-end entre amis dans le Cantal, Sylvie apprend que deux d'entre eux sont positifs au Covid-19. Elle décide donc de s'isoler et de ne pas retourner au travail: "J'avais toutes les activités de la rentrée, culturelle et sportive, qui reprenaient, je me suis dit que je n'allais pas prendre de risque et rentrer chez moi".
Cette jeune commerciale de 28 ans attend désormais le résultat de son test. Mais après huit jours d'isolement, elle commence à s'impatienter:
"C'est vraiment long, je n'ai pas de symptômes, tous mes autres amis se sont fait tester et sont négatifs. J'ai l'impression de revenir à la case départ confinement, avec les angoisses d'être enfermé et l'absence de contact social alors que la rentrée c'est le moment où l'on retrouve tout le monde, c'est très frustrant", témoigne-t-elle au micro de RMC.
"90% des quatorzaines sont inutiles"
Faut-il alors réduire la durée d’isolement des cas contacts? La question se pose en tout cas au gouvernement. La règle pourrait bien changer dans les prochains jours.
Selon nos informations RMC, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a saisi le Conseil scientifique qui planche en ce moment même sur cette question. Le ministre doit trancher dans les prochains jours en fonction de l'avis du Conseil et de la situation sanitaire.
Mais pour l'épidémiologiste Martin Blachier, il ne faut pas réduire la durée de l'isolement, mais éviter toutes les quatorzaines inutiles: "Les cas-contacts, il faut imaginer qu'aujourd'hui on a un million de test. Il y a deux tiers, ce sont des gens qui pensent être des cas-contacts et là-dedans, il y a 3% de positif. Donc si à chaque fois qu'on pense qu'on a été en contact on se met en quatorzaine, on se retrouve avec 90% des quatorzaines qui sont inutiles", explique-t-il à RMC.
Selon le médecin, on risque d'être contaminé si l'on a passé quinze minutes à échanger dans un endroit clos et sans distance de sécurité avec un cas positif.