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Coronavirus: "Marseille vit une situation difficile, qu'on arrête avec ce bruit de l'IHU qui représente 75 lits" dénonce Gilles Pialoux, infectiologue

Le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris, était l'invité de RMC, lundi matin. Il répondait aux questions d'Apolline de Malherbe en direct.

Marseille craint une nouvelle vague: une réunion de crise s'est tenu dimanche soir à l'hôpital Nord de Marseille pour faire un état des lieux.

Et le constat est là: Laurent Papazian, chef du service réanimation, confirme la dégradation de la situation. "Sur 300 lits de réanimation dans les Bouches-du-Rhône, il y a plus de 60 patients qui sont atteints du Covid. On a doublé le nombre de patients en une semaine" explique-t-il, précisant que la majorité des patients a plus de 65 ans.

Invité de RMC lundi matin, le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris, a également dressé une analyse sur la situation sur la région parisienne:

"On n'observe une hausse de tous les cas, graves ou pas. Mais nous avons appris de la première vague, on a appris la gestion des malades sévères. Nous avons des malades en réanimation certes, mais aussi des patients qui sont moins ventilés longtemps. Les cas sont moins sévères, même lorsqu'ils sont en réanimation, et ils montent de façon moins importantes que ce qu'on a pu connaître. 
Mais ça fait des semaines qu'on entend des gens dirent que ça ne monte pas. Je suis parti en vacances début juillet, j'avais un patient dans mon service. J'en ai huit maintenant" a-t-il constaté. 

Avant de tacler le professeur Didier Raoult en direct sur RMC:

"Pour revenir aux Bouches-du-Rhône, je suis très content que les Marseillais, que les réanimateurs, les hospitaliers, les infectiologues s'expriment et qu'on arrête le bruit de l'IHU - IHU Méditerranée Infection, dont Didier Raoult est directeur - qui représente 75 lits... Marseille vit une situation compliquée, qui était prévisible parce qu'il y avait beaucoup de brassage de population. Maintenant, on découvre qu'il y a un directeur médical de crise qui gère la situation qui s'exprime, des réanimateurs qui sont en première ligne...
La situation y est tendue, mais aussi en Ile-de-France, mais au-delà, elle est tendue de façon non-univoque dans toute la France. Ce qu'on a appris de la première vague, c'est qu'il faut regarder localement" a-t-il expliqué.
Xavier Allain