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Coronavirus: "On aura probablement d’autres cas de personnes positifs qui sortiront aujourd’hui et demain", estime ce professeur

Face à l'inquiétude qui règne autour du coronavirus, le professeur Bruno Lina, virologue aux hospices civils de Lyon, a apporté son expertise sur la compréhension de ce fameux Covid-19.

Le coronavirus a désormais infecté 38 personnes en France. Deux personnes sont mortes dont un Français. Même si tous les cas n’ont pas été contractés dans l’Oise, il semble qu’un foyer se soit installé dans cette région. "On est en train de remonter la filière qui a conduit à l’infection de ce virus entre des personnes civiles dans la même région", explique sur RMC le professeur Bruno Lina, virologue aux hospices civils de Lyon.

"On aura probablement d’autres cas de personnes positifs qui sortiront aujourd’hui et demain"

"Ça permet d’identifier le nombre de personnes qui sont infectées et débobiner ce fil pour savoir comment ça s’est passé. Donc il est logique que l’on trouve d’autres personnes qui soient infectées dans ces régions puisqu’on les recherche très activement assure-t-il. Ça nous donne des éléments aussi pour essayer de déterminer le périmètre de cette diffusion de ce virus. Donc on aura probablement d’autres cas de personnes positifs qui sortiront aujourd’hui et demain. Ce sont des informations qui sont intéressantes parce qu’on comprend mieux ce qui se passe".

Peut-on alors considérer que tous ces éléments sont encourageants ? "Oui et non, nuance le professeur Lina. Il ne faut pas se leurrer. On aurait voulu qu’il n’y ait pas de personnes infectées mais ça nous permet, éventuellement, de dépister, de confiner ces personnes positives pour éviter que des chaînes de transmissions ne s’installent trop vite".

"C'est un travail de fourmis"

Si les malades se concentrent essentiellement dans l’Oise, faut-il alors confiner cette région ? "C’est peut-être un petit peu tôt pour prendre cette décision car on n’a pas tous les éléments pour pouvoir prendre cette décision. C’est une hypothèse qui doit être mise sur la table avec d’autres mais je pense que l’investigation doit encore continuer.

C’est un travail de fourmis et particulièrement exemplaire qui se fait. Il faut que l’on sache exactement de quoi on parle et puis, surtout, essayer d’identifier des cas qui surviennent dans des zones inattendues et ça c’est un des éléments importants à suivre parce que si vous avez des communes voisines qui commencent à avoir des cas, c’est que probablement ce virus a dépassé nos limites de contrôle. Si ce n’est pas le cas, on peut encore arriver à le maîtriser quelques temps".

Maxime Trouleau