Coronavirus: près de 500.000 emplois supprimés en France au premier trimestre

Un choc considérable, une récession terrible. Le premier trimestre 2020 a vu la destruction de 497.400 emplois dans le secteur privé, soit une baisse de 2,5% provoquée par un effondrement de 40% de l'intérim sous l'effet du confinement, selon l'estimation définitive de l'Insee publiée jeudi.
Sur un an, le recul est de 1,6% (-317.200 emplois). Fin mars, l'emploi salarié a retrouvé "son plus bas niveau depuis le quatrième trimestre 2017", indique l'institut de la statistique. Cette estimation est encore plus mauvaise que celle provisoire publiée le 7 mai qui avait fait état de 453.800 destructions d'emplois sur le trimestre. Si on ajoute le recul de la fonction publique qui perd 4.900 emplois (soit -0,1%), l'emploi salarié a reculé au total de 502.400 sur le trimestre. Cette baisse est due au recul historique de l'emploi intérimaire (-40,4%, soit -318.100 intérimaires, après -2.900 au trimestre précédent).
Par comparaison, lors de la crise économique de 2008-2009, l'emploi intérimaire avait baissé de 13,9% au quatrième trimestre 2008 puis de 13% au premier trimestre 2009. La baisse concerne tous les secteurs, mais elle est plus forte dans la construction (-60,5%) et l'industrie (-40,7%) que dans le tertiaire (-31%).
Mercredi, le ministre de l'Economie a tablé sur la suppression de 800.000 emplois en France d'ici à la fin de l'année, soit 2.8% de l'emploi total et anticipe une chute du PIB de 11%. "Ce choc est considérable et doit appeler des politiques publiques massives pour soutenir, accompagner tous ceux qui sont touchés" a indiqué Bruno Le Maire, avec le renforcement d'environ 5 milliards d'euros du dispositif de chômage partiel et débloquer un milliard pour élargir les aides aux entreprises qui embauchent un apprenti.