Coronavirus: tracer les clients à l'entrée des restaurants, la solution allemande pour éviter les fermetures?
Nos voisins allemands comptent 278.070 cas positifs sur l'ensemble du territoire depuis le début de l'épidémie pour moins de 10.000 décès selon les autorités de santé.
C'est bien moins qu'en France pour un pays pourtant plus peuplé. La gestion de l'épidémie semble avoir été meilleure même si en Allemagne aussi le nombre de cas positif augmente depuis quelques semaines et inquiète de nouveau.
Parmi l'éventail de mesures mises en place Outre-Rhin: le système de traçage. A l'entrée de chaque café, bar et restaurant, les clients doivent laisser leurs coordonnées. Cette mesure, obligatoire depuis le mois de mai, semble porter ses fruits. Elle permet en tout cas d'éviter pour le moment, une fermeture des établissements qui accueille du public sans masque.
"Si quelqu’un refusait, on ne serait pas en mesure de le servir"
Dans sa crêperie située dans le cœur de Hambourg comme dans l'ensemble des restaurants allemands, Jean fait remplir à ses clients une fiche d'information: "La fiche d’informations est plutôt classique: on met toujours la date en haut, nom, prénom, code postal, ville, téléphone".
Ce restaurateur français, qui a lancé son activité il y a 2 ans, s'applique donc à faire remplir cette fiche. Pour lui, ce geste est devenu une routine: "Ce n’est pas négociable. On n’a jamais eu aucun cas de client qui refusait de la signer et je pense que si quelqu’un refusait, on ne serait pas en mesure de le servir".
Le restaurateur doit ensuite conserver ces données au moins un mois afin de permettre aux autorités sanitaires de retrouver les cas contacts qui ont fréquenté son établissement. Une méthode globalement bien perçue par la population.
"C’est plus simple pour les autorités de retrouver qui était où et d’identifier les foyers d’infection", assure une Hambourgeoise. "Quand je dois donner des infos via mon smartphone, je n’aime pas trop. Ça m’effraie moins de le faire sur papier", précise un autre habitant.
"Il n’y a aucune mesure ridicule"
Rien qu'à Hambourg cette semaine, plusieurs cas de contaminations ont été identifiés dans un restaurant et un bar à chicha. Au total, ce sont plus de 600 cas contacts qui ont été retracés grâce aux données laissées à l'entrée. La preuve que cette méthode de traçage porte ses fruits, reconnait l'infectiologue Robert Sebbag.
"Il n’y a aucune mesure ridicule. Elle est frappée du bon sens. Quand on mange on enlève son masque et si la distanciation sociale n’est pas très bonne, on se met à parler, à chanter, on s’approche l’un de l’autre, on se fait la bise, à partir du moment où vous avez des lieux de rencontres conviviaux, le risque de contamination est possible".
Les autorités sanitaires allemandes déplorent cependant qu'environ 15% des coordonnées récupérées dans les établissements sont volontairement fausses ou mal écrites. Dans plusieurs cas, il a fallu lancer des appels à témoins pour tenter de retrouver les cas contacts.