Crise économique: pour sauver leur emploi, ils ont accepté de baisser leur salaire
Depuis huit ans, Boris la quarantaine est électricien pour la société Derichebourg. Devant son entrepôt, cet Ariégeois tout juste papa a le regard inquiet presque triste : "Je n’allais pas lâcher mon CDI maintenant, ce n’était pas possible même avec la baisse de salaire".
En juin dernier, son entreprise a signé un accord de performance collective. Les salariés devaient choisir : soit accepter une baisse de salaire, soit perdre leur emploi : "Au bout de huit ans d’ancienneté je gagnais 1950 euros nets, là je vais retomber à 1600, je reviens encore plus bas que lorsque j’ai démarré".
Sa femme étant au chômage, il n’a pas eu pas eu le choix:
"Si on continue c’est purement alimentaire. Je vais devoir revoir tout notre fonctionnement de vie, notamment concernant les loisirs qui n’étaient déjà pas nombreux. C’est pareil pour les sous qu’on mettait de côté-là ce n’est plus possible. Il ne faut pas qu’il y ait d’imprévu, il ne faut pas que ma voiture claque. Au moindre problème cela va nous compliquer la vie".
"Qui me dit que la société ne va pas en profiter pour lancer un plan social?"
Dimitri a lui 15 ans d'ancienneté, et craint déjà pour l'avenir : "Je rentre chez moi avec la larme à l’œil".
Et il a beaucoup de colère contre son entreprise qui selon lui utilise la crise sanitaire comme un prétexte: "Quand mon patron me dit que c’est pour garder la boite vivante, la boîte le sera peut-être mais moi non. À 600 euros de moins par mois je ne vis plus".
L’accord prévoit le maintien des emplois jusqu’à 2022 à certaines conditions. Mais Dimitri n’est pas très optimiste: "Qui me dit que la société ne va pas en profiter au mois de janvier pour lancer un plan social? Ils en sont largement capables!".
Et en plus des chutes de salaire liées à cet accord de performance, la plupart des employés sont toujours au chômage partiel en raison de l’épidémie de Covid-19.