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Dans cet Ehpad, le personnel "vit au rythme du résident"

Un rapport sur le grand âge préconise le développement des formations du personnel des maisons de retraite pour un service d’une meilleure qualité. Et certains Ehpad ont déjà mis en place une autre organisation.

Un rapport sur le grand âge remis ce jeudi à la ministre de la Santé Agnès Buzyn préconise le développement des formations du personnel des maisons de retraite pour un service d’une meilleure qualité.

Et justement un label, "Humanitude", vise à accompagner les personnels pour plus de bienveillance, d’autonomie et d’épanouissement dans les EHPAD. Dans ces établissements, les personnes âgées sont davantage stimulées, on favorise l'activité physique, pour remettre debout ceux qui sont cloués dans leur fauteuil. Autre particularité, on attache de l'importance aux moments de partage, entre résidents et personnel soignant et le temps n'est pas compté.

17 structures ont déjà ce label en France, 80 ont entamé la démarche. L'Ehpad de Commequiers a sauté le pas. A l'heure du petit-déjeuner, pas de plateaux servis en chambre pour les résidents. Ils doivent se déplacer jusqu'au salon et se servir au buffet.

"Si la personne dort, on ne la réveille pas"

L'idée c'est aussi d'être à l'écoute du résident et de son rythme. Marie-Pierre, aide-soignante, a complètement changé sa façon de travailler:

"Si la personne dort, on ne la réveille pas. Si elle se réveille à 10h, ou à 11h, on vit au rythme du résident. Il n'y a pas une journée pareille, on vit au rythme du résident. Ce n'est pas lui qui s'adapte à nous, c'est nous qui nous adaptons à eux. Se dire qu'il faut laisser faire la personne alors que c'est un métier où on nous a appris à faire à leur place, c'est psychologiquement compliqué. On a l'impression d'être à côté et de ne rien faire, mais ce n'est pas le cas".

Et dans ce label Humanitude, c'est aussi le personnel qui retrouve du bien-être au travail Jeanne-Chantal Docquier est la directrice de l'établissement: "Ils ont retrouvé du sens au travail. Ils redécouvrent leur métier. Ça a demandé du temps, nous n'avons pas fait tout ça en un jour et ça a demandé des crédits: 70.000 euros pour tous les salariés. Je pense qu'on est arrivé au bout du système et qu'il faut faire autrement dans le sens de la bienveillance et de la bien-traitance".

Depuis peu aux Mimosas, les résidents épluchent les légumes et bientôt ils participeront à l'élaboration complète de leurs repas.

Anaïs Denet avec Paulina Benavente