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Santé

Décès suspects à l'hôpital de Remiremont: une association de victimes interpelle le gouvernement

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Plus de 10 personnes sont mortes de manière inexpliquée après une intervention chirurgicale à l'hôpital de Remiremont, dont la dernière en date la semaine dernière. Depuis, la direction a décidé "par mesure de précaution, de suspendre la totalité de l'activité programmée chirurgicale".

Une association de proches de personnes décédées dans des circonstances suspectes dans l’hôpital de Remiremont (Vosges), demande au ministre de la Santé de venir constater les "conditions abominables" dans lesquelles travaille le personnel de cet établissement.

Depuis 2022, l'hôpital fait l'objet de 12 plaintes, notamment pour homicide involontaire, mais aussi pour négligence.

Après un nouveau décès suspect la semaine dernière, la direction a décidé "par mesure de précaution, de suspendre la totalité de l'activité programmée chirurgicale". Seules les urgences chirurgicales sont assurées jusqu'à au moins mercredi.

A Epinal, ce lundi, ils sont cinq à témoigner du décès inexpliqué d'un proche. La voix tremblante, mais l'air déterminé, André Paulus veut des réponses de l'hôpital, mais aussi du gouvernement.

“Je ne cherche ni argent, ni la fermeture de l’hôpital. Mais à un moment donné, il faut que ça s’arrête”, indique-t-il.

"On a quand même le droit d’avoir un hôpital de qualité et de proximité"

En 2021, sa maman est décédée de manière inexpliquée après trois semaines à l'hôpital pour deux côtes cassées. Et c'est dans un courrier de l'hôpital au médecin de famille qu’André a appris que ce serait à cause de la bactérie Escherichia coli. “Je n’ai jamais été averti que ma maman avait l’Escherichia coli. Pourquoi me l’avoir caché, c’est une honte. J’aurais dû la garder chez moi”, pointe-t-il.

Alors, comme plus de 12 autres proches de victimes, il porte plainte pour homicide involontaire. Face au silence de l'hôpital, son avocate Maître Risacher interpelle le ministre de la Santé Aurélien Rousseau.

“Ce qu’on vous demande aujourd’hui, c’est de venir ici pour trouver des solutions et surtout des pistes pour stopper ces dysfonctionnements. On a quand même le droit d’avoir un hôpital de qualité et de proximité”, prône-t-elle.

De son côté, l'hôpital assure que toute réclamation a fait l'objet d'une proposition d'entretien.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours