Désengorgement des urgences: le député Olivier Véran promet qu'aucun hôpital ne perdra d'argent
Les urgences vont-elles enfin pouvoir respirer un peu ? Leur financement devrait évoluer après l'adoption mardi d'un amendement destiné à les désengorger. Aujourd'hui, les hôpitaux sont financés à l'activité. Ce qui veut dire que plus il y a de patients, plus l'hôpital gagne d'argent. Il n'y a ainsi aucun intérêt pour eux de refuser d'accueillir les 23 millions de patients qui poussent la porte des urgences chaque année (deux fois plus qu'il y a 20 ans.
Mais les Français sont trop nombreux à aller aux urgences pour des motifs qui ne justifient pas un passage à l'hôpital, ce qui cause une attente longue et une surcharge de travail pour les urgentistes qui peut nuire à la qualité des soins.
Un manque à gagner qui inquiète les hôpitaux ?
Olivier Véran, député LREM, médecin de formation et rapporteur général de la loi, est à l'origine de la volonté de changer cela, et propose ainsi un "forfait de réorientation" pour que son estimation de 30% de personnes qui ne nécessitent pas de soins d'urgences soient réorientés vers un autre centre de santé commun.
Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France, exprimait ses doutes vis-à-vis de cette mesure sur notre antenne, expliquant que la mesure est vouée à l'échec puisqu'on ne remboursera qu'entre 40 et 60 euros une réorientation qui aurait pu rapporter entre 80 et 250 euros à l'hôpital (160 euros en moyenne).
"Aucun hôpital ne perdra ou ne gagnera d'argent avec ma proposition. J'ai proposé de modifier mon amendement pour qu'on passe à une expérimentation avec les établissements de santé volontaires", assure Olivier Véran ce mercredi sur RMC, avant d'étayer des exemples d'urgences engorgées.
"On est un des seuls pays qui a une augmentation de 3% chaque année de la fréquentation des urgences"
D'autres doutes sont soulevés par rapport aux territoires ruraux, les urgences peuvent parfois s'avérer être le seul recours des patients
"Il y a 20% des patients qui viennent aux urgences disent que c'est parce qu'ils n'ont pas trouvé d'autres médecins. Il y a des endroits dans lesquels cette solution ne peut pas être mise en place. Mais il y a des endroits où la ressource existe ! (...) Aller aux urgences, ça coûte cher à la sécu, aller aux urgences, c'est faire la queue, aller aux urgences, c'est faire faire la queue à des gens qui ont vraiment besoin des urgences. On est un des seuls pays qui a une augmentation de 3% chaque année de la fréquentation des urgences".
A voir ainsi dans la pratique si cette mesure pourra se montrer efficace pour réduire le temps d'accueil et d'accès aux soins.