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Dupin Quotidien: les purificateurs d'air sont-ils vraiment efficaces ?

Rester à la maison, c’est bien quand il fait froid dehors, mais pas forcément  pour notre santé. L’air intérieur est jusqu’à 8 fois plus pollué que l’air extérieur d’après l’OMS. Du coup, le marché des purificateurs d’air est en plein essor.

Les ventes de purificateurs ont bondi de 60% l’an dernier. Pour l’instant, seuls 5% des logements sont équipés, mais le secteur devrait dépasser les 20 millions d’euros en 2022 d’après le Groupement des professionnels de l’air intérieur, le Gifam.

En cause : les pics de pollution à répétition, et les allergies respiratoires, toujours plus nombreuses et concernent aujourd’hui, un Français sur 4, alors que l'OMS estime que l'air intérieur est 8 fois plus pollué que l'air extérieur. Les purificateurs d’air font donc figure de solution miracle : ils captent l’air pollué, notamment les composés organiques volatiles, à travers un ou plusieurs filtres, et rejettent un air plus sain. Ils sont de plus en plus installés dans les écoles et les hôpitaux notamment

Comment choisir ?

Tout se joue sur l’efficacité du filtre. Aujourd’hui, le plus courant est le filtre à particules qui va emprisonner les polluants. Privilégiez le filtre HEPA qui indique une haute performance. D’autres vont rendre les particules moins agressives, d’autres encore vont les détruire, par combustion ou oxydation par exemple. Vous avez le choix. Pareil pour la surface à assainir, est-ce qu’il s’agit d’une chambre, d’un salon ou de tout un appartement ? 

Et puis c’est un budget. Entre 300 et 650 euros… Plus les filtres qui coûtent entre 25 et 40 euros. Et il faut les changer tous les 6 mois environ, même si certains très performants, peuvent durer jusqu’à 3 ans.

Pour inciter à l’achat, certains purificateurs font aussi ventilateur, ce qui explique que beaucoup d’appareils se vendent l’été. Les industriels veulent maintenant les transformer en chauffage pour l’hiver.

Est-ce vraiment utile ?

Ça peut être utile contre de grosses particules, les pollens ou les poils d’animaux responsables d’allergies par exemple. Elles sont assez faciles à emprisonner dans les filtres. Ça se corse pour les micros ou nanos particules en revanche. Là, il faudra un filtre très puissant. 

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, on n’a aucun moyen de mesurer leur efficacité d’après l’Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, qui avait même alerté en 2017 sur certains de ces appareils qui relâcheraient des produits polluants comme des acides organiques ou de l’ozone. 

La Fédération de la Qualité de l’air souhaite créer un système de notation lisible pour les consommateurs. Il y a tout de même deux labels que vous pouvez repérer en magasin, des labels européens, Ecarf et Allergy Friendly qui indiquent que l’appareil améliore la vie des personnes allergiques et asthmatiques.

Anaïs Bouïtcha (avec Guillaume Dussourt)