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Santé

Et si on avait (enfin) mis au point la pilule contraceptive pour hommes?

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Des chercheurs américains pensent avoir trouvé l’équivalent masculin de la pilule contraceptive. Un cachet qu’il suffirait de prendre une fois par jour pour éviter les grossesses non désirées. Explications.

Elle s’appelle la diméthandrolone undécanoate. Ou DMAU pour les intimes. Il s'agit de cette molécule qui contient une hormone mâle et un progestatif. Concrètement, c’est de la testostérone à avaler. 

Les chercheurs ont testé cette pilule sur une centaine d’hommes âgés de 18 à 50 ans. Au bout de 28 jours, avec le dosage le plus élevé, les analyses de sang ont révélé que les participants n’étaient plus en mesure de procréer. En clair, que la molécule avait stoppé la production de spermatozoïdes.

Une victoire pour ces chercheurs qui tentent depuis des années de mettre au point une pilule masculine. Jusqu’ici, c’était un échec. Parce qu’elles pouvaient être toxiques pour le foie ou parce que leur effet n’était pas assez durable dans le temps. Il fallait parfois 2 à 3 prises par jour.

Ils ont donc ajouté de l’undécanoate, un acide gras qui permet de ralentir l’élimination de la molécule par le corps. Et les effets secondaires de cette pilule seraient minimes. Une prise de poids légère et une perte de libido, légère elle aussi, sensiblement la même qu’éprouvent les femmes qui prennent la pilule.

Reste à savoir si les hommes sont prêts à prendre cette pilule

En majorité oui. Selon ce sondage commandé par un institut scientifique européen, 61% des hommes se disent prêts à essayer.

Mais cela voudrait dire un suivi médical spécifique, au moins au début. Et accepter de prendre au cours de sa vie entre 6 et 7.000 pilules, tout comme le font déjà les femmes en âge de procréer qui utilisent cette méthode de contraception.

Pour ceux qui n’ont pas envie de cette pilule, mais qui seraient curieux de tester d’autres moyens de contraception masculine, il en existe trois: 

  • La moins connue. La contraception hormonale, validée par l’OMS depuis 30 ans. Une injection d’hormones dans les bras, les jambes et le bas-ventre toutes les semaines.
  • La plus radicale. La vasectomie, qui représente moins d’1% des moyens de contraception, légale en France depuis 2001. On vous coupe les canaux dans lesquels circulent les spermatozoïdes.
  • Les insolites, comme ce slip chauffant, proposé en France depuis les années 80, prescrit uniquement au CHU de Toulouse. C’est un slip qu’il faut porter au moins 15h par jour et qui élève la température des testicules d’environ 2°C pour bloquer la production de spermatozoïdes.
Matthieu Rouault & X.A