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Êtes-vous prêts à vous passer des urgences?

Agnès Buzyn, ministre de la santé, détaillera le plan de "stratégie de transformation du système de santé" qu’elle présente ce mardi matin avec Emmanuel Macron. Avec des objectifs de désengorgement des hôpitaux.

Ce n’est plus tenable. Agnès Buzyn, invitée de RMC ce mardi matin, l’a reconnu dès qu’elle est arrivée au ministère. En 20 ans, la fréquentation des urgences a été multipliée par deux. 10 millions de patients en 1996. Près de 21 millions en 2016.

En cause : l’accélération des déserts médicaux, les médecins de ville chez qui il est parfois difficile d’obtenir un rendez-vous dans la journée et le comportement des Français qui ont pris l’habitude de se rendre directement à l’hôpital pour une simple grippe.

C’est ça qu’il faut changer pour Alain-Michel Ceretti, président de France Asso Santé.

"On voit bien que le système est devenu fou et qu'il faut le revoir"

"Le problème c'est qu'il n'y a pas assez de malades pour tous les hôpitaux. Donc comme il n'y a pas assez de malades il faut en faire plus avec le même malade. Par exemple lui proposer des clichés de radio supplémentaires même s'il en a pas besoin pour faire tourner le service de radiologie. On voit bien que le système est devenu fou et qu'il faut le revoir."

Trois mesures dans le plan santé pour transformer en profondeur. Les médecins de ville seront incités, notamment financièrement, à prendre plus de patients. Ils seront aussi incités à s’organiser en communauté professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Développer les centres de santé de proximité

Concrètement, un numéro de téléphone et site Internet unique pour que le patient puisse avoir un rendez-vous rapidement, explique Jacques Battistoni, président de MG-France, syndicats des généralistes.

"Vous arrivez dans un territoire sans médecin traitant. Vous allez avoir un numéro disponible, un site internet pour vous guider. Vous allez savoir qui appeler quand vous avez besoin, la possibilité de choisir parmi une liste. Avec la garantie que les soins sont bien organisés."

Enfin, dernière mesure, développer les centres de santé de proximité. Des établissements à mi-chemin entre le cabinet du généraliste et le CHU. Il en existe déjà 200 en France. C’est ouvert entre 8h et 20h. On vient la plupart du temps sans rendez-vous, pour une fracture, une piqûre de guêpe, une brûlure ou une prise de sang. Bref, les urgences non vitales.

Matthieu Rouault (avec J.A.)