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"Expliquez-nous": le coronavirus réapparaît à Séoul et Wuhan, inquiétude en Allemagne... Faut-il se méfier du déconfinement?

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Le déconfinement suscite beaucoup d’inquiétudes en France, comme partout dans le monde. Si pour l’instant les pays qui ont commencé à déconfiner, n'on n’a pas noté de reprise des contaminations cela n'exclu pas le risque de deuxième vague.

Un climat d'inquiétude règne dans les pays qui ont déjà déconfinés leur population. Voyez ce qui s’est passé ce week-end. Un nouveau cas de Covid a été détecté à Wuhan, en Chine. Un seul cas, une personne sans symptôme. Mais on en a beaucoup parlé parce qu’il n’y avait pas eu de nouveau cas depuis plus d’un mois. Et ce lundi, on apprend que ce sont cinq nouveaux cas qui ont été détectés. Officiellement il reste 208 malades en chine, pour 1,4 milliard d’habitants et rien n’indique l’arrivée d’une deuxième vague, même s’il y a eu un cas positif a Wuhan.

Pareil en Corée. Le président a appelé ce week-end à la vigilance parce que l’on a détecté 34 nouveaux cas. Mais les enquêtes épidémiologiques ont déjà démontré qu’il s’agissait d’un homme d’une trentaine d’années, qui s’est rendu dans plusieurs boite de nuit de Séoul. Il est responsable a lui tout seul de la quasi-totalité de ces 34 nouveaux cas.

Résultat: 1500 personnes, qui ont fréquenté ces boîtes sont à l’isolement pour 14 jours et tous les établissements de nuit de Séoul ont du fermer leur porte. C’est embêtant pour les noctambules mais cela reste anecdotique. 

Pas d'augmentation en Europe

On n'a pas constaté de hausse des cas, ni en en Autriche, ni au Danemark, les deux pays européens qui ont assoupli les mesures dès le 14 avril, c’est à dire il y a il y a presque un mois. Il n’y a aucun signe de l‘arrivée d’une deuxième vague. Les courbes des nouveaux cas dans les deux pays sont en baisse régulière. 

En Allemagne, il y a toujours dix fois moins de nouveaux cas qu’au pic de la crise. Le nombre de personnes hospitalisées a été divisé par trois. On a compté 39 morts dimanche, contre 300 fin mars.

Les chiffres sont tous en baisse et pourtant l'inquiétude règne. Des foyers d’infections ont été repérés dans deux usines de transformation de la viande au nord et au sud du pays. Et dans deux fermes abritant des travailleurs saisonniers. 183 cas dans une ferme et 109 dans l’autre. De quoi faire craindre, une reprise de l’épidémie.

Nouveaux foyers en France

En France, neuf personnes ont été testées positives après un enterrement en Dordogne. Quatre cas ont été détectés parmi l'équipe enseignante d’un collège de la Vienne, et encore 8 dans un foyer de jeunes travailleurs à Clamart en banlieue parisienne. 

En tout donc, on parle de 21 personnes. Alors que l’on détecte en France 1.000 nouveau cas par jour, en moyenne sur les dix derniers jours. Exactement 1023. Il faut donc se méfier des effets de loupe. 9 personnes contaminé en Dordogne le 24 avril lors d’un enterrement n’annonce pas l’arrivée d’une deuxième vague…

Vers une deuxième vague ?

Pourtant les grands instituts d'épidémiologie français annoncent tous l'arrivée d'une deuxième vague. Aucune statistique ne l’a encore mesurée nul part mais les virologues n’ont guère de doute.

Les prévisions de l’institut Pasteur et de l’Inserm en France, de l’Imperial College en Angleterre, des spécialistes allemands, font toutes état d’un très gros risque de deuxième vague. 

En France une modélisation de l’APHP et de la société d’analyse P.H.E. prédit que les services de réanimation pourrait être de nouveau débordé à partir de la fin du mois de juillet entraînant un reconfinement. Sauf si les personnes fragiles et en particuliers les personnes âgées acceptent de rester confinées. Selon cette étude, c’est la seule chose qui pourrait atténuer la deuxième vague.

L'Imperial college de Londres est même plus pessimiste. Les chercheurs anglais prédisent non pas une nouvelle vague, mais plusieurs. Ils proposent un reconfinement chaque fois qu’un seuil d’admission sera dépassé dans les services de réanimation et un déconfinement des que des lits seront libérés. Et il prédisent que l’on pourrait passer ainsi deux tiers du temps confiné, et un tiers déconfiné jusqu'à l’arrivé du vaccin. 

Et puis ce pronostic allemand, fait par le très populaire docteur Christian Drosten, celui qui est à l’origine de la politique des tests massifs. Il annonce que la deuxième vague sera plus violente que la première et qu’elle nous obligera à prendre des mesures désespérées… 

Reste une chose à espérer : que tous ces spécialistes se trompent. Ce qui n’est pas impossible, et qui donnerait raison au professeur Raoult de Marseille. Un des seuls qui ne croit pas en la deuxième vague.

Nicolas Poincaré