"Expliquez-nous": tout ce qu'il faut savoir sur le déconfinement progressif
La France va donc être séparée en deux. Les départements verts et les départements rouges. Qui ne seront pas dé-confinés au même rythme. Qu’est ce qui changera selon que l’on habite en zone rouge ou en zone verte? Pas grand chose dans un premier temps. Deux exemples seulement ont été donné mardi. Le 11 mai, les parcs et les jardins publics rouvriront dans les départements verts et pas dans les rouges. Ca semble un peu anecdotique.
Et puis le lundi suivant le 18 mai, c’est plus important, les collèges rouvriront dans les départements verts pour les classes de 6eme et de 5eme et pas dans les départements rouges.
Et pour l’instant, c’est tout. Les jardins publics et la rentrée de deux classes des collèges. Ce sont les seuls différences entre les verts et les rouges.
D'autres différences à partir du 2 juin
On peut imaginer qu’il y en aura d’autres. Mais plutôt à l’étape suivante, la "marche suivante" selon la nouvelle expression, qui aura lieu 3 semaines après le 11 mai, c’est à dire le 2 juin. C’est à ce moment que pourraient rouvrir, peut être, des lycées, des cafés, des restaurants, des salles de sports, des lieux de cultes pour les cérémonies. Et là, il y aura certainement plus de différences entre les départements verts et rouges.
Par exemple, les restaurants pourraient être autorisés à ouvrir dans le sud-ouest et en Bretagne mais pas dans le Haut-Rhin ou à Paris par exemple.
Ca sera le cas aussi des très grands centres commerciaux de plus de 40.000 carré. Ce sont les préfets qui décideront au cas par cas. Et ce sera surement plus facile de rouvrir dans les départements verts que dans les rouges.
Quels sont les critères qui déterminent si un département est rouge ou vert?
Trois critères seront retenus :
-La circulation du virus, autrement dit le nombre de nouveaux cas quotidiens
-Les capacités d'accueil des hôpitaux du département et des services de réanimation en particulier.
-Les capacités en matière de tests. Avoir les moyens matériels et humains pour faire ces tests et de suivre les cas positifs.
Pour être vert, un département devra satisfaire ces trois critères. Si un seul ne répond pas aux normes, le département sera rouge.
La première carte bicolore sera présentée jeudi soir par Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, et sera réactualisée tous les jours. Jusqu’au 11 mai, un département pourra changer de couleur en fonction par exemple des lits disponibles en réanimation.
Beaucoup de choses peuvent encore changer jusqu’au 11 mai
Même le principe du dé-confinement lui même peut être remis en cause si les chiffres devaient être mauvais à la date du 7 mai. Et on a compris effectivement que la vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain.
Souvenez-vous la semaine dernière. Les présidents de régions demandaient un dé-confinement région par région et Emmanuel Macron avait dit non jeudi dernier. Devant les représentants des maires il avait précisé qu’il n’y aurait pas non plus d’interdiction de circuler d’une région à l’autre.
Et finalement, ce sera bien, non pas par région mais par département, et il y aura bien une interdiction de circuler au delà de 100 kilomètres de son domicile. En 6 jours tout a changé.
Pareil pour l’école, il y a huit jours, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer donnait un calendrier de rentrée très précis devant les députés. Seules deux classes de primaire devaient rentrer dès le 11, finalement ce sera toutes les classes. Au collège tout a changé aussi. Les lycéens devaient reprendre le 25 mai. Et bien non. Ce sera peut être le 2 juin, peut-être en septembre.
Mardi, Edouard Philippe n’a même pas pris la peine d’évoquer ce calendrier de la semaine dernière. Il l’a balayé comme s’il n’avait jamais existé, comme si Jean-Michel Blanquer n’existait pas.
On va tout de même retrouver nombre de libertés le 11 mai
Finalement cette date du 11 mai, c’est quand même un vrai changement de nos vies quotidiennes. On va retrouver dans dans 12 jours si tout va bien, une vie beaucoup plus normale. La liberté de sortir de chez soi. Ce n’est quand même pas rien ! La liberté de se promener sans regarder sa montre et sans avoir à se justifier face à un policier. On va réaliser après coup, à quel point on avait tous accepter de sacrifier nos libertés fondamentales pendant deux mois. Comme jamais depuis des décennies.
On va pouvoir s'asseoir sur un banc public pour lire le journal. On va pouvoir inviter des amis à dîner. Revoir ses grands enfants que l’on a plus vu depuis la mi mars. Passer voir ses parents. Aller chez le coiffeur, aller s’acheter un livre ou une paire de basket, ou une petite robe...
On va revivre le 11 mai, même si bien sûr, tout n’est pas terminé.