"Faites que cette humanité subsiste!": l'hommage poignant d'une magistrate en fin de vie au personnel hospitalier

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"Ici c'est la paix. Ça s'appelle une 'unité de soin palliatifs' paix, passage… Encore une fois, tous mes visiteurs me parlent immédiatement des sourires croisés ici (…) Alors qu'autour de nous c'est la tempête, les grèves, les feux de palettes".
Depuis sa chambre d'hôpital où elle est en fin de vie, Michèle Bernard-Requin rend hommage aux soignants qui l'accompagnent: "Maintenant, je comprends, enfin, le rapport des soignants avec les patients, je comprends qu'ils n'en puissent plus aller, je comprends, que, du grand professeur de médecine, qui vient d'avoir l'humanité de me téléphoner de Beaujon, jusqu'à l'aide-soignant et l'élève infirmier qui débute, tous, tous, ce sont d'abord des sourires, des mots, pour une sollicitude immense", écrit-elle dans une lettre publiée dans Le Point.
Un cri d'alarme
Puis la magistrate lance un cri d'alarme sur les conditions de travail des soignants: "Avec un salaire insuffisant, des horaires épouvantables, certains disent qu'ils préfèrent s'arrêter plutôt que de travailler mal". Michèle Bernard-Requin évoque aussi le manque de personnel, les fermetures de lits, la surcharge de travail du personnel: "Il ne faut pas bloquer des horaires, il faut conserver ces sourires, ce bras pour étirer le cou du malade et pour éviter la douleur de la métastase qui frotte contre l'épaule". "Faites que cette humanité persiste ! C'est notre humanité, la plus précieuse. Absolument", conclut-elle finalement.