Faut-il autoriser la "PMA post-mortem"? Le débat fait déjà polémique

Une loi, 2000 amendements et un début de polémique. C'est un projet de loi que le gouvernement surveille comme le lait sur le feu: la loi bioéthique arrive en commission à l'Assemblée Nationale mardi.
La mesure-phare de ce projet de loi prévoit l'ouverture de la PMA à toutes les femmes (célibataires et en couple). Mais, les débats promettent d'être animés à l'Assemblée Nationale. En effet, plus de 2.000 amendements ont été déposés. Parmi eux notamment, la volonté de plusieurs députés La République En Marche d'autoriser aux veuves une "PMA post-mortem".
Pourtant, c'est une des lignes rouges du gouvernement: pas question d'autoriser la "PMA post-mortem". Une veuve ne pourra donc pas utiliser les gamètes de son conjoint décédé, même si le couple avait entamé la démarche avant le décès.
Une "aberration aux yeux" du député Marcheur Jean-Louis Touraine sur RMC.
"Si nous n'accordions pas la PMA à ces femmes, la seule possibilité serait de demander l'utilisation de sperme d'un autre donneur pour avoir des enfants. C'est quelque chose de très violent!"
Plusieurs députés de la majorité devraient revenir à la charge, pour tenter de faire évoluer le texte. Mais il n'y aura pas de bras de fer, promet Aurore Bergé, l'une des cadres du groupe.
"Ce qui est vraiment essentiel, c'est qu'on continue à avoir cette logique très respectueuse envers les débats pour ne pas revivre des épisodes traumatisants pour beaucoup au moment du 'mariage pour tous' en 2013".
C'est bien le gouvernement qui aura le dernier mot. Et il ne semble pas prêt à infléchir sa position: pour Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, qui passe un "grand oral" devant la commission spéciale, la "PMA post-mortem" ne concerne qu'une quinzaine de cas par an.