Faut-il supprimer l'aide médicale d'état? Ça fait débat sur RMC
L’aide médicale d’Etat a été créée en 1999. Elle est à destination des étrangers en situation irrégulière, sans titre de séjour, qui résident en France depuis plus de 3 mois et qui vivent avec moins de 734 euros par mois.
Selon les derniers chiffres disponibles, l’AME bénéficie à 310.000 personnes par an. Elle coûte chaque année un peu plus cher. 943 millions d’euros prévus dans le budget de l’Etat en 2019. Cela représente seulement 0,5% du budget de l’Assurance maladie.
Mais c’est trop pour Les Républicains qui souhaitent faire des économies en supprimant cette aide. Le Rassemblement national estime par ailleurs qu’elle est une "pompe aspirante de l’immigration".
Cette année, le Sénat, où la droite est majoritaire, a déposé plusieurs amendements pour réduire le budget et les conditions d’accès à l’aide médicale d’Etat. Amendements à chaque fois retoqués à l’Assemblée nationale.
"Lutter contre les maladies contagieuses"
Et c’est heureux pour Paul Christophe, député Agir du Nord:
"Si on s'arrête sur les chiffres, l'aide médicale d'état coûte 900 millions d'euros, c'est moins de 0,5% du budget de l'assurance maladie et c'est financé par le budget d'état. Pour autant, le fait d'accorder cette aide médicale a plusieurs buts, notamment celui de lutter contre les maladies contagieuses. Je pense qu'il y a aussi une dimension humaine qui veut qu'on ne puisse pas détourner le regard sans porter assistance et sans soigner les personnes sur notre territoire. Le problème, ce n'est pas l'AME, c'est plutôt notre capacité à gérer les flux migratoires. Une fois que les personnes sont sur notre territoire, on a une obligation morale et humaine à apporter une assistance médicale".
La France est la seule en Europe à accorder une prise en charge à 100% quelle que soit la maladie. L’Allemagne et le Danemark accordent des droits très limités et pas à tous les étrangers. L’Espagne et le Portugal exigent un justificatif de domicile. L’Italie et l’Angleterre ne donnent accès qu’aux soins les plus urgents. Enfin, la Belgique et les Pays-Bas s’appuient sur l’avis des médecins avant de débloquer les fonds.