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"Mes doigts vont tenir à pas grand-chose": blessé à la main, un homme doit faire 50 km pour se rendre aux urgences faute d'ambulances

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Christophe, 60 ans, a dû se rendre par ses propres moyens à l’hôpital de Mulhouse avec deux doigts coupés, à cause du manque d’ambulances disponibles. Il s'était blessé gravement à la main avec une scie circulaire sur son lieu de travail.

Nouvelle illustration du manque de moyens à l'hôpital. Après s'être coupé deux doigts au travail, un agent de maintenance a dû parcourir plus de 50 km par ses propres moyens faute d'ambulance.

Les faits remontent au mois de janvier, quand ce travailleur se blesse à la main gauche sur son lieu de travail avec une scie circulaire comme le révélait l'Est Républicain. . Les pompiers sont appelés et l'amènent dans un premier hôpital de secteur, qui le renvoie finalement vers un autre établissement, plus spécialisé, à plus de 50 kilomètres.

Aucune ambulance n'est disponible pour l'y conduire.

"Je prends conscience que mes doigts vont tenir à pas grand-chose. La personne me dit qu’ils n’ont pas d'ambulance. Moi, je crois à une blague, donc elle me demande de trouver quelqu’un qui peut m’emmener", raconte-t-il au micro de RMC.
Obligé d'aller aux urgences à 50 km de chez lui après un accident du travail, Christophe a failli perdre deux doigts
Obligé d'aller aux urgences à 50 km de chez lui après un accident du travail, Christophe a failli perdre deux doigts © RMC

"Je me demande comment le système peut en arriver à ça"

Alors, c'est sa fille Ambre qui vient à sa rescousse. Elle quitte son travail précipitamment, et vient le chercher: "Quand j'ai vu qu’il n’y avait pas d'ambulance, je n’ai pas trop réfléchi". Mais elle est affolée en voyant l’état de son père. Ils prennent alors la route quand les urgences de Mulhouse les appellent en chemin.

"Ils sont très très surpris que je ne sois pas encore arrivé. Je leur explique qu'on a pris la route avec ma fille et là, ils ne comprennent pas, ils sont stupéfaits", relate Christophe.

Ce dernier passe tout près de l'amputation, mais les médecins réussissent à sauver sa main. Il pointe des moyens insuffisants. "Je n'en veux à personne. Mais je me demande comment le système peut en arriver à ça." L'agence régionale de santé précise à RMC que des investigations sont en cours.

Entre 8 000 et 10 000 ambulanciers manquent partout en France", estime Pierre-Yves Vanstavel, secrétaire national de la CNSA, syndicat majoritaire des ambulanciers.

Solène Leroux