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“Je le sens traumatisé": un patient attend plus de 40 heures aux urgences de Nantes

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L'épidémie de grippe hivernale a continué de progresser en ce début d'année en France, en particulier à l'hôpital, a indiqué mercredi Santé publique France (SpF). Cette épidémie de grippe saisonnière et d'autres affections respiratoires mettent les hôpitaux en tension un peu partout, comme à Nantes, où un patient a dû attendre plus de 40h avant d’obtenir un lit.

Les hôpitaux sont actuellement en tension à cause de l’épidémie de grippe: au moins une vingtaine d’établissements ont déclenché leur plan blanc pour augmenter le nombre de lits et de personnels. Selon les chiffres de Santé publique France (SpF) publiés mercredi 8 janvier, les passages aux urgences pour syndrome grippal ont encore augmenté la semaine dernière par rapport à la précédente.

"La part des hospitalisations pour grippe" s'est ainsi établie "à un niveau d'intensité exceptionnellement élevé” par rapport aux années précédentes, dit même SpF. Ce qui conduit à des temps d’attente extrêmes, comme au CHU de Nantes, ou le plan blanc a été déclenché lundi soir, ce qui a permis d’ouvrir 24 lits supplémentaires.

En fin de semaine dernière, un patient a attendu pendant plus de 40 heures aux Urgences avant d’obtenir un lit d’hospitalisation. Sa fille, Alexandra, témoigne au micro de RMC.

Lorsque Bernard, 80 ans, est emmené aux urgences par les pompiers pour des difficultés respiratoires, sa fille Alexandra se doute que l’attente sera importante. “On ne devait pas être loin des 44h. C’était super long, super stressant, super angoissant”, indique-t-elle.

Une plainte déposée?

Une longue attente, sans aucun verre d’eau: il est hydraté par perfusion, uniquement. “L’infirmier m’a dit que, de toute façon, malheureusement, il manquait de pichet et de verre pour tous les patients”, témoigne Alexandra.

Contacté, le CHU reconnaît un délai important lié à l’épidémie de grippe, mais assure que Bernard a bien été surveillé aux urgences, avant d’être transféré dans un service.

“Je le sens traumatisé, physiquement et psychologiquement. Le deuxième matin, il me disait que c’était terrible d’entendre les soignants qui lui disaient espérer qu’un lit se libère. Les soignants étaient adorables, mais on sent qu’il y a un manque de moyen évident et qu’ils sont dépassés”, déplore-t-elle.

L'hôpital promet d’appeler rapidement Alexandra, qui ne compte pas en rester là. “On envisage de porter plainte, évidement, parce que c’est de la maltraitance et c’est de la mise en danger de la vie d’autrui”, estime-t-elle.

Elle espère que ceux qui ont vécu des situations similaires portent plainte également pour faire entendre leur voix et faire bouger les choses.

Martin Cadoret