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Fin de vie: "J'espère que le Sénat sera à la hauteur de l'enjeu", affirme Sandrine Rousseau

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La députée Sandrine Rousseau et le rapporteur du texte Olivier Falorni ont mis, mardi, la pression sur le Sénat, qui doit maintenant examiner les textes sur la fin de vie adoptés par l'Assemblée nationale.

C'est une première étape de franchie pour les défenseurs des lois sur la fin de vie. L'Assemblée nationale a adopté, mardi, en première lecture les deux propositions de loi qu'elle examinait depuis le début du mois, qui accordent plus de moyens aux soins palliatifs et autorisent la création d'un droit à l'aide à mourir.

"Ça renvoie chacun et chacune à son histoire personnelle, la mienne est extrêmement douloureuse et je suis très très fière aujourd'hui d'avoir appuyé sur le bouton 'pour'", a commenté Sandrine Rousseau, très émue à sa sortie de l'Assemblée. L'élue a vécu le suicide de sa mère, en fin de vie.

L'étape décisive du Sénat

L'émotion a ensuite laissé place à l'inquiétude d'un retour en arrière au Sénat, contrôlé par la droite, qui doit désormais examiner ces deux textes. "J'espère que le Sénat sera à la hauteur de l'enjeu", a déclaré Sandrine Rousseau. Le rapporteur du texte, Olivier Falorni, veut croire que les sénateurs ne pourront pas ignorer cette majorité très nette à l’Assemblée et dans l’opinion:

"C'est l'exigence de la société. Je pense que le Sénat ne sera pas forcément aussi fermé qu'on l'imagine."

Certains élus de droite appellent déjà leurs collègues du Sénat à mettre un coup d’arrêt, ou a minima à encadrer davantage l’aide à mourir. C'est le cas du député Philippe Juvin: "J'avais proposé qu'un psychiatre puisse être interrogé systématiquement, j'avais proposé qu'on ait un contrôle d'un juge. Quelle réponse a-t-on faite ? Pas grand chose. Je veux tous ces filets de sécurité."

Les sénateurs en débattront à l’automne, avec une épée de Damoclès brandie par Emmanuel Macron. En cas de blocage, le président de la République laissera les Français trancher par référendum.

Sébastien Krebs (avec TRC)