Fin du "quoi qu'il en coûte": qui va trinquer?
Ce n'est pas trop tôt pour sonner la fin du "quoi qu'il en coûte" car ces dispositifs ont coûté très cher. 240 milliards d’euros, alors que 90% de l’économie fonctionne au moins aussi bien qu’avant la crise sanitaire et que la situation des entreprises est aujourd’hui globalement bonne.
Chez les grosses entreprises ce n’est pas une surprise: le CAC 40 fait des profits records avec plus de 60 milliards au premier semestre, et verse des généreux dividendes.
Mais chez les moyennes et petites aussi à tel point que la rentabilité de l’ensemble des entreprises a dépassé son record historique qui datait de 1951 !
Faut-il redouter une explosion des faillites ?
C’est vrai que les aides ont été très efficaces : en 2020, les faillites ont baissé de 40% par rapport à 2019, 20.000 de moins. Et en juillet on est sur un niveau de baisse de presque 30% sur un an.
Mais la réalité, c‘est que les aides ont surtout sauvé des entreprises qui étaient déjà fragiles et auraient disparu en temps normal. Ce qu’on appelle des entreprises zombies. Selon les analystes, elles seraient entre 30.000 et 50.000. Et elles vont progressivement arriver devant les tribunaux de commerce, qui sont capables de faire face à cet afflux de dossiers. Il y en a 10 sur 134 seulement risquent l'engorgement.
Quels commerces souffrent le plus?
Et les commerces les plus affectés sont ceux qui souffraient structurellement de la concurrence internet notamment: étude de l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme), montre que les commerces de détail les plus touchés sont de loin les magasins d’équipement de la personne (habillement, chaussures, bijouterie) qui ont diminué de 13 %, le nombre de magasins de chaussures ayant même diminué de 23 %.
Pour les autres le plus dur est passé: certains n'auront pas beaucoup de mal de mal à rembourser leur PGE. 4% seulement des PME craignent de ne pas pouvoir les rembourser selon un sondage de la BPI.
Les carnets de commandes se remplissent, et les industriels s’attendent à des commandes au plus haut depuis 2000 ! Les licenciements seraient donc limités. 250.000 personnes concernées, un point de hausse du chômage, mais à la différence du passé, va retomber très vite. On y restera moins longtemps qu’avant !
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