Flambée des cas de Covid dans la prison de Villepinte: 180 détenus contaminés

- - RMC
Explosion des cas de Covid-19 dans les prisons françaises. De véritables clusters se créent dans ces lieux clos. Selon les derniers chiffres du ministère de la Justice, au 4 janvier, 863 détenus, soit 1,2 % de la population carcérale, et 1.029 agents pénitentiaires, soit 2,5% d'entre eux, étaient positifs.
La maison d’arrêt de Villepinte, au nord de Paris, recense à elle seule près de 180 cas de Covid pour moins de 1.000 détenus. Soit le plus gros cluster dans les prisons en France. Cela fait 15 jours que les cas de Covid explosent.
>> A LIRE AUSSI - Covid: comment gérer la flambée dans les prisons?
"La surpopulation est notre principal problème"
Certaines ailes de la maison d’arrêt, où l’on circule en combinaison blanche intégrale, ont des allures de films catastrophes. Deux détenus sur dix sont contaminés. Le responsable santé de la prison, Ludovic Levasseur, explique.
“La surpopulation est notre principal problème. Quand vous mettez deux à trois personnes dans 9 m2, si vous avez un variant très contagieux, il ne faut pas s’étonner”, juge-t-il.
Hostilité des jeunes détenus vis-à-vis de la vaccination
Construite pour accueillir 600 détenus, la prison de Villepinte en accueille 1.000. Et en plus, certains détenus acceptent mal la vaccination. "Au-dessus de 50 ans, nous avons une bonne couverture vaccinale. Pour les plus jeunes par contre, qui sont plutôt hostiles, nous sommes bien en-dessous des chiffres nationaux”, indique-t-il.
Un quartier entier confiné, la bibliothèque et l’atelier de travail fermés. Michaël Merci, le directeur de la prison, a fait installer des plexiglas de séparation dans les parloirs, qui restent ouverts, mais pas pour tout le monde.
“Les positifs et les cas contacts n’ont plus accès au parloir. Malheureusement, c’est arrivé au pire moment, c’est-à-dire au moment des fêtes. C’est un moment où on travaille beaucoup sur l’isolement, sur la crise suicidaire, et effectivement le fait de ne plus avoir d’espaces de socialisation est ressenti durement”, confie-t-il.
A la maison d’arrêt de Villepinte, cette nouvelle vague n’a pour le moment pas causé de cas graves, nécessitant une hospitalisation.