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Grand espoir dans la lutte contre le cancer: "Un jour, ils seront curables"

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Sur RMC ce lundi, le directeur de l’ensemble hospitalier de l’institut Curie estime que tous les types de cancers pourront être soignés à l’avenir.

Le début d’une véritable révolution pour soigner le cancer? C’est bien possible, selon l’hématologue Steven Le Gouill. "Depuis quelques années déjà, on assiste à l’émergence de l’immunothérapie, sous plusieurs formes, des thérapies ciblées", a-t-il expliqué, ce lundi 3 juin 2024, au micro d’Apolline Matin sur RMC.

"Petit à petit, pathologie après pathologie, ces nouvelles approches thérapeutiques amènent de véritables espoirs", a poursuivi le directeur de l’ensemble hospitalier de l’institut Curie, en direct depuis Chicago pour le congrès mondial contre le cancer.

"On en est encore au tout début mais nous sommes clairement dans un changement de paradigme dans le traitement du cancer."
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La variabilité des cancers, une difficulté

De quoi imaginer des vaccins qui se développent? "On est beaucoup plus en amont. Il n’existe pas un vaccin qui guérirait de tous les cancers, a détaillé le professeur. On a plutôt des vaccins qui sont en étude actuellement pour certains types de cancer."

La principale difficulté, la grande variabilité de cancers. Difficile de faire un vaccin qui les couvrirait tous. Et, plus simplement, "faire des vaccins pour chaque pathologie pour chaque patient pose aussi des problèmes de faisabilité, pour avoir des vaccins que l’on puisse produire rapidement".

L'hématologue souligne toutefois "un grand espoir de traitement", à la fois en ce qui concerne "la prévention des cancers" mais aussi en ce qui concerne "les vaccins thérapeutiques pour générer une réponse immunitaire".

Toutes les études actuellement montrées à Chicago lors du sommet "ont pour vocation à être appliquées le plus vite possible dans la vie de tous les jours", a-t-il encore indiqué. Mais "ce sont des changements de pratique, ça peut être de nouvelles molécules". Ainsi, comme l'a rappelé le professeur, il y a "un temps administratif" entre l’enregistrement des études et le moment où les nouveautés sont mises à disposition du grand public. "Mais ces temps-là sont de plus en plus courts et l’intérêt de ce type de congrès, c’est aussi d’accélérer la transmission de l’information et l’accessibilité aux patients."

“On arrivera, un jour, à rendre tous les cancers curables”

De quoi espérer de voir de tels progrès de son vivant? "Je pense qu’on est rentrés dans une ère où l’on peut dire qu’un jour, tous les cancers seront curables", a estimé Steven Le Gouill. "C’est un terme qu’on n’aurait pas forcément utilisé il y a 10 ou 15 ans", a-t-il ajouté, tout en soulignant un vrai "changement de mentalité" pour cette "amélioration qu’on est capable d’apporter aux patients".

"C’est vraiment un message d’espoir.”

“Après, c'est difficile de dire combien de temps ça prendra: 10, 15, ou 20 ans? Ça ne sera sans doute pas pour tous les cancers tout de suite". Mais une chose est sûre, selon le professeur: "Petit à petit, on arrivera, un jour, à rendre tous les cancers curables".

Pour rappel, les Français sont plus touchés par le cancer que leurs voisins européens, selon une étude de l'Organisation européenne du cancer. Leurs chances de survie pour les cancers les plus fréquents sont cependant meilleures que pour les autres habitants de l'Union européenne. Près de 160.000 personnes décèdent tout de même chaque année du cancer en France, ce qui en fait toujours la première cause de mortalité.

Maxime Ponsot