Greffes: le nombre de donneurs baisse

Le ministère de la Santé aimerait enrayer cette baisse et atteindre l'objectif de dépasser les 7.000 greffes en 2021 contre 5.781 en 2018.

Après huit années de hausse, le nombre de greffes réalisées en France a diminué en 2018. Une baisse de 5 % tous organes confondus. 5.781 greffes ont été réalisées en 2018 (contre 6.105 en 2017 et 5.891 en 2016). C'est 324 de moins qu'en 2017, selon des chiffres publiés vendredi par l'agence de la biomédecine, chargée de superviser les prélèvements et les transplantations.

L'essentiel de cette baisse provient des greffes de rein, qui sont aussi les plus pratiquées: 3.546 l'an dernier (dont 537 grâce à un donneur vivant) contre 3.782 en 2017 (dont 611 grâce à un donneur vivant).

S'il y a moins de donneurs c'est aussi parce qu'il y a moins de décès par AVC

L'an passé il y a donc eu 1 746 donneurs, soit 50 de moins par rapport à 2017, or un seul donneur permet souvent de greffer plusieurs malades.

Cette baisse du nombre de greffes déçoit forcément aussi bien l'Agence de biomédecine que les associations de patients. Mais, paradoxalement, l'une des principales causes de cette baisse en 2018 est positive.

Car s'il y a moins de donneurs c'est aussi parce qu'il y a moins de décès par AVC. En 2018, la mortalité liée aux accidents cardiovasculaires a diminué de 15%. Un grand succès de la médecine, qui a paradoxalement entraîné moins de greffons disponibles.

Chaque personne est un donneur potentiel, à moins d'avoir exprimé, de son vivant, son refus

D'autres raisons à cette baisse de greffes : l'épidémie de grippe qui a sévi au début de l'année 2018. Elle a fortement mobilisé toutes les équipes hospitalières qui ont donc été, par ricochet moins disponibles pour les prélèvements.

Pour enrayer cette baisse et atteindre l'objectif du ministère de la Santé de dépasser les 7.000 greffes en 2021. Un mot d'ordre : communiquer. Pour que le nombre de donneurs vivants, qui a baissé de 12% l'an passé, reparte à la hausse. Et également pour que les refus de la part de donneurs décédés continue de baisser. Pour rappel, la loi considère que chaque personne est un donneur potentiel, à moins d'avoir exprimé, de son vivant, son refus. 

Charlotte Peyronnet (avec James Abbott)