Grève reconductible des médecins: vers un "vendredi noir" dans les cabinets médicaux?

Les syndicats promettent un "vendredi noir" dans les cabinets médicaux. Les praticiens sont appelés à une grève reconductible à partir du vendredi 13 octobre. L'objet de la colère concerne la hausse du tarif des consultations. L'année dernière, l'échec des négociations avec la Sécurité sociale avait débouché sur une revalorisation de 1,50 euro à partir du 1er novembre 2023. Trop peu pour embaucher des assistants médicaux ou des infirmières selon les médecins. La consultation de base va ainsi passer à 26,50 euros pour un médecin généraliste.
Les organisations syndicales ne sont pas toutes d'accord sur l'objectif de revalorisation, qui va de 30 euros pour le modéré MG France à 50 euros pour d'autres syndicats comme l'UFML.
Qui suivra le mouvement?
Difficile de dire combien de médecins suivront le mouvement, mais les patients doivent s'attendre à des complications. Dans le Rhône, Cédric s’estime heureux: tout juste sorti de consultation, il a réussi à trouver un rendez-vous juste avant le début de la grève. "C'est grâce à ma femme infirmière qui m'avait prévenu de cette grève", explique-t-il.
En effet, ce vendredi, les quatre médecins de ce cabinet de Sainte-Foy-lès-Lyon n’accueilleront pas de patients.
"Quand je ferme pendant un jour, je me dis: 'Qu'est-ce qu'ils vont devenir?'", concède Charles-Henry Guez, généraliste, qui suivra tout de même le mouvement.
"En tant que médecin, ce n'est jamais un plaisir".
Lui sera même absent jusqu’à mercredi prochain. Il a donc fallu s’organiser. "On a prévenu, fermé nos agendas et expliqué à nos patients que c'est une vraie journée de ras-le-bol", explique-t-il.
"Les urgences seront débordées"
Le mécontentement est donc focalisé sur la revalorisation -jugée insuffisante- du tarif des consultations, mais pas seulement :
"Il y a de plus en plus de médecins qui s'en vont, de plus en plus de jeunes confrères qui ne s'installent pas, et des pouvoirs publics qui ont beaucoup de mal à comprendre le vrai malaise de notre profession", explique le Dr Guez.
Une situation tout de même peu confortable pour certains patients qui, faute de médecins, se tourneront vers les hôpitaux et les cliniques.
"Ça va être les urgences qui seront débordées, mais bon... On gérera et on espère ne pas avoir à gérer surtout", concède Cécile. De son côté, l’Agence régionale de santé en Auvergne-Rhône-Alpes conseille aux patients de faire appel au 15 en cas de besoin.