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"Il va y avoir des risques de tomber en dépression": le flou demeure sur la bonne tenue des fêtes de fin d'année

Si la situation sanitaire connaît une légère amélioration, le gouvernement ne veut pas se prononcer quant à la tenue des fêtes de fin d'année.

Pourrons-nous fêter Noël avec nos proches cette année? C'est une question que se posent beaucoup de Français, à 1 mois et demi des fêtes. Pour le moment, le confinement est effectif jusqu'au 1er décembre mais le gouvernement a prévenu qu'il pourrait être rallongé si la situation sanitaire ne s'améliore pas. En attendant, l'exécutif se veut rassurant alors que le ministre de la Santé et plusieurs infectiologues évoquent un ralentissement de l'épidémie.

"Nous ne voulons pas d'un Noël en visio. Nous voulons que les Français puissent fêter Noël le plus normalement possible. Si nous prenons des mesures difficiles aujourd'hui, c'est précisément pour pouvoir vivre un Noël avec ses proches", a assuré dimanche sur Europe 1 Gabriel Attal le porte-parole du gouvernement.

Les Français se préparent à toute éventualité. Confinement prolongé ou pas, Irène se résigne déjà. À contrecœur, cette grand-mère a décidé de ne pas réunir sa famille à Noël: "Le sapin de Noël va être un peu triste cette année. J'ai quatre enfants et six petits-enfants et je ne vais pas pouvoir les voir. Ça me rend triste mais il faut mieux rester chacun chez soi".

"Chaque chose en son temps"

Pour Thierry, se priver de Noël serait risqué pour ses proches plus âgés, forcés de s'isoler encore du reste de la famille: "C'est un cap à passer pour nous. Mais c'est surtout pour les plus anciens qui ont le moral à zéro et ne nous voient plus. Il va y avoir un manque certains et des risques de tomber dans une forme de dépression".

Le nombre de tentatives de suicide augmente alerte le président de l'Association des médecins urgentistes de France Patrick Pelloux. Il voudrait que le gouvernement donne plus de perspectives aux Français: "Quand j'ai entendu Olivier Véran dire que les fêtes de fin d'année ça ne serait pas tout à fait ça, il a un peu tort. Il faut donner de la douceur au pays et il faut déjà d'emblée réfléchir à la manière de déconfiner", estime-t-il sur BFMTV.

De son côté, même s'il évoqué un "frémissement" de l'épidémie, Olivier Véran se refuse le moindre pronostic, "l'heure est à la vague épidémique dans nos hôpitaux", dit-il, "chaque chose en son temps". 

Laura Taouchanov (avec Guillaume Dussourt)