Il y a des dépressions, des suicides: les internes en médecine entament une grève illimitée

Encore en formation et déjà désabusés sur leur futur métier. Les internes en médecine, ces étudiants qui effectuent des stages de six mois dans des hôpitaux publics, n’en peuvent plus et ont décidé de débuter ce mardi une grève illimitée. Le principal syndicat avance un taux de participation à 60%.
Des journées de 10 heures qui s’enchaînent sur des gardes de 14 heures. Le rythme est épuisant, certains craquent comme a pu le constater Antoine, interne en médecine générale à Nice: "Il y a des dépressions, des suicides. On nous a appris à souffrir que ce soit dans le volume de travail que l'on a ou dans les situations que l'on a à vivre. C'est pour ça que nous débutons une grève, pour arrêter de banaliser ce qui n'est pas acceptable".
Epuisement physique et moral
Un épuisement physique mais aussi moral atteste Anaïs, interne en neurologie. Elle a le sentiment d’être bien souvent livrée à elle-même: "Il faudrait un médecin senior qui devrait être plus présent pour nous former, pour qu'on ne porte pas toutes les responsabilités. Malheureusement, on est le bouche-trou des services parce que nos seniors sont eux-mêmes submergés de travail".
Anais dénonce aussi l’arrêt du financement de formations hors de l’hôpital depuis cet été. Pour Pierre Colaux, vice-président de l’Intersyndicale nationale des internes, la situation ne peut plus durer: "En neuf mois de grève des urgences, le collectif Inter urgences n'a strictement rien obtenu. Si les internes arrêtent de venir travailler, l'hôpital public ne fonctionne pas. Par exemple aux urgences, ils prennent en charge la moitié des patients". 200 internes ont prévu de manifester ce mardi à Nice.