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"Ils appellent les Chinois à dénoncer toutes les personnes passées par Wuhan": le calvaire d'un Français, bloqué en Chine sans possibilité de rapatriement

Les rapatriés de Wuhan continuent d’arriver sur le sol français. Mais certains, toujours coincés en Chine, ont du mal à rejoindre l’aéroport, bloqués à plusieurs centaines de kilomètres.

"Tous les Français qui ont demandé à être rapatriés le sont": voilà ce qu'a déclaré ce dimanche le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian peu avant l'arrivée du deuxième avion en provenance de Wuhan.

"J’ai été enregistré sur le vol mais il fallait que je rejoigne Wuhan par mes propres moyens"

Une affirmation pourtant fausse. Un Français, actuellement coincé à 250 km de Wuhan n'a pas réussi à être rapatrié. Parti rejoindre sa compagne chinoise, pour trois semaines de vacances, il a tenté de prendre l'un des deux avions pour rejoindre la France sans succès. Nous avons pu le joindre par Skype.

Le 23 janvier, Hugues quitte Wuhan direction Gong’an, ville placée en quarantaine le lendemain. Impossible pour lui de rejoindre l'aéroport.

"J’ai été enregistré sur le vol mais il fallait que je rejoigne Wuhan par mes propres moyens, ce qui pour moi était totalement impossible parce qu’il n’y avait plus aucun moyen de transport, que ce soit taxi, bus, train… Il y a des barrages à chaque sortie".

"J’ai eu des frayeurs d’être dénoncé et emmené je ne sais où"

Mais le calvaire de ce Français ne s’arrête pas là. Il y a quelques jours, des voitures se sont mises à patrouiller dans la ville avec un message: "Ils appellent les Chinois à dénoncer toutes les personnes passées par Wuhan. J’ai eu des frayeurs d’être dénoncé et emmené je ne sais où".

Selon lui, les autorités françaises n’ont pas encore trouvé de solution pour le rapatrier. A Albi dans le Tarn, ses parents s’inquiètent.

"On est quand même un peu surpris du manque de communication de l’ambassade et de la cellule de crise qu’on contacte tous les jours et qui nous renvoi chez nous sans rien nous annoncer de concret. Là, deux avions sont partis, on ne sait pas s’il y en aura un troisième. On ne sait pas".

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn l’assure: la France est en capacité de rapatrier ses ressortissants s’ils le souhaitent.

Margaux Bédé (avec C.P.)