Implants contraceptifs Essure: "Le laboratoire ne fait pas face à ses responsabilités"

Le laboratoire Bayer a annoncé ce lundi qu'il ne commercialiserait plus les implants contraceptifs Essure sur le marché européen. Ces petits implants de stérilisation féminine en forme de ressort, commercialisés par Bayer sont contestés par certaines femmes, notamment en France et aux Etats-Unis, en raison d'effets indésirables parfois graves survenus après leur implantation (saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique, dépression...).
Officiellement, le laboratoire invoque des raisons économiques, le marché européen n'étant plus suffisamment attractif. Les victimes, elles, soupçonnent le laboratoire de quitter le marché européen pour ne pas avoir à fournir les rapports de toxicité demandés par l'UE qui avait suspendu fin août leur commercialisation pour trois mois.
"C'est une manière de se désengager"
C'est ce que pense Isabelle Ellis, victime de graves effets secondaires pendant les huit années où elle a porté les implants Essure: "Je suis à la fois contente que l'on arrête ce dispositif mais je reste sur ma faim puisque je doute fort qu'un jour le laboratoire produise des études réelles de toxicité. On lui demandait de produire des certificats de non toxicité et plutôt que de les produire, le laboratoire les enlève du marché parce qu'ils disent ne pas en vendre assez. Moi personnellement, je ne peux pas me satisfaire de cette réponse. C'est une manière de se désengager: plutôt que d'affronter les victimes qui expliquent qu'elles ont eu d'importants effets secondaires mettant en péril leur santé, là le laboratoire met fin à ces études de toxicité".
Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), 1.087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif ou à la survenue d'effets indésirables entre 2003 et début février 2017.
Depuis 2001, environ 1 million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde, selon Bayer. Le laboratoire avait déjà cessé récemment la commercialisation d'Essure notamment en Finlande, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et au Canada, en raison du déclin des ventes.